Les deux sommets (sommet de l’EAC et sommet de l’UA) sont à peine terminés que des affrontements ont repris entre le M23 et l’armée congolaise. Quatre positions des FARDC ont été attaquées par le groupe rebelle, selon des informations fournies par l’armée congolaise.
Le M23 respectera-t-il le calendrier de retrait proposé par l’EAC ? Lequel calendrier prévoit le départ du mouvement du territoire congolais d’ici au 30 mars ? La question mérite amplement d’être posée, au regard des développements de cette journée. Des affrontements ont, en effet, opposé le groupe rebelle aux FARDC. L’information est donnée via un communiqué publié, dans la journée, par ces dernières. Les éléments du M23 ont attaqué, lundi 20 février, à l’aube, « simultanément, les positions de l’armée, dans les villages de Kyehemba, Butchalwichi, Kihusha et Lubula », en territoire de Masisi. Les combats ont eu lieu durant toute la journée, principalement dans les localités de Kitshanga et Mweso.
Une violation du cessez-le-feu
Ces nouveaux affrontements interviennent alors même que les chefs d’État de l’EAC, à la fin de leur sommet du vendredi 17 février 2023, à Addis-Abeba, avaient décrété un cessez-le-feu « obligatoire et immédiat ». Mieux, ils avaient retenu le 30 mars comme date butoir pour le retrait du M23 et de tous les groupes armés de la RDC. Kinshasa saisit l’occasion de cette nouvelle violation pour prendre une nouvelle fois la communauté internationale, l’Union Africaine, et la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) à témoin.
Du côté des populations de l’Est de la RDC, l’espoir de voir le groupe rebelle quitter effectivement leur pays dans le délai fixé est quasi inexistant. « Ce sont des rebelles, ils ne se soucient pas des histoires de sommets », confie Toby Kahangu, un responsable de la société civile du Nord-Kivu. « De sommet en sommet, à Luanda, Nairobi ou Bujumbura, des résolutions sont prises et jamais appliquées », renchérit Gentil Sonny Mulume, du mouvement citoyen Lucha.