Les habitants de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, connaissent un certain répit ce jeudi alors que l’aide humanitaire internationale s’organise. Laurent Nkunda, le chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), a déclaré un cessez-le-feu et autorisé l’ouverture de corridors humanitaires dans la région. L’Union européenne consacrera 4 millions d’euros à l’aide d’urgence aux réfugiés congolais.
Avec Panapress
Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo connaît une certaine accalmie ce jeudi. La rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) a déclaré un cessez-le-feu unilatéral et a autorisé, ce jeudi, l’ouverture de couloirs humanitaires d’urgence dans les environs de la capitale provinciale.
Des centaines de milliers d’habitants de Goma quittent l’agglomération et se dirigent à pied vers Bukavu, alors que les forces gouvernementales congolaises ont abandonné toutes leurs positions dans la ville, a déclaré jeudi à la presse à Bruxelles, John Clancy porte-parole de la Commission européenne.
Il a annoncé que l’Union européenne a débloqué 4 millions d’euros pour une aide humanitaire d’urgence aux populations congolaises en détresse. A ces crédits vont s’ajouter 12 millions d’euros prélevés sur l’enveloppe du Fonds européen de développement (FED) réservée à la RD Congo.
John Clancy a indiqué que les ONG humanitaires ont quitté la ville de Goma assiégée par les combattants du CNDP, et se sont repliés à Gisenyi au Rwanda.
On assiste à des scènes apocalyptiques semblables à celles de Kigali en juin 1994 lorsque la quasi totalité de la population fut contrainte de quitter la ville, fuyant les rebelles du Front Patriotique rwandais (FPR), dirigé à l’époque par Paul Kagame.
Des centaines de milliers d’hommes, femmes, et enfants portant des matelas, sacs et autres baluchons se retrouvent dans la nature, se dirigeant vers Bukavu situé à plusieurs centaines de kilomètres, alors que continuent de tonner le bruit des armes lourdes de part et d’autre de la frontière proche.
Kigali continue de nier de soutenir les rebelles du CNDP, groupe rebelle qui, pour des raisons de mobilité, ne devrait faire usage que d’armes légères et non d’armes lourdes.
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE se penchera lundi à Bruxelles sur la situation en RD Congo.
Afin d’éviter une catastrophe humanitaire, la Belgique a proposé l’envoi rapide d’une force d’intervention européenne de 3.000 hommes. Un conseil des ministres restreint, réuni mercredi à Bruxelles, a décidé d’envoyer avant la fin de la semaine, Karel de Gucht, ministre des Affaires étrangères, à Kigali pour demander à Paul Kagame de faire pression sur l’officier félon tutsi d’origine rwandaise, Laurent Nkundabatware pour qu’il mette fin à son offensive contre les FADRC.
Tandis que le Premier ministre belge, Yves Leterme, lui, prendra contact avec le président Joseph Kabila.
De toute évidence, l’action diplomatique de la Belgique se trouve handicapée, du fait du gel des relations entre Bruxelles et Kinshasa après les propos, jugés insultants, tenus de manière récurrente par Karel de Gucht à l’endroit des autorités congolaises.
Par ailleurs, la Belgique avait décidé de ne plus envoyer des troupes dans ses anciennes colonies, suite au massacre de 10 paras belges à Kigali en avril 1994.
Comment la Belgique peut-elle pousser les pays membres de l’Union européenne à lancer une opération militaire en RDC, alors que elle-même s’interdit d’y participer ?
Tel est le dilemme auquel est confronté la Belgique dont la volonté manifeste est pourtant de pouvoir aider son ancienne colonie.