La tension entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda atteint un nouveau seuil. Alors que les forces armées rwandaises sont accusées de soutenir le M23 dans l’est de la RDC, Kinshasa exhorte plusieurs clubs de football européens – le Paris Saint-Germain, Arsenal et le Bayern Munich – à mettre fin à leurs accords de sponsoring avec « Visit Rwanda ».
Une pression qui s’accompagne d’une mobilisation grandissante de la société civile congolaise et de ses sympathisants à travers le monde.
Une guerre qui se répercute sur le football européen
La récente offensive du M23 contre la ville de Goma a ravivé la colère de Kinshasa contre Kigali, accusé de financer et d’armer le groupe rebelle. Dans ce contexte, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a adressé une lettre officielle aux dirigeants du PSG, d’Arsenal et du Bayern Munich. Son message est sans équivoque. Elle souligne que la « culpabilité du Rwanda » dans ce conflit est « incontestable« . Elle invite donc les clubs à revoir la « moralité » de leurs accords de sponsoring avec un pays impliqué dans une guerre meurtrière.
Depuis 2018, Arsenal arbore sur ses maillots le logo « Visit Rwanda », en vertu d’un accord estimé à plus de 12 millions d’euros par an. Le Bayern Munich, quant à lui, a signé un partenariat de cinq ans avec Kigali en 2023. Le PSG perçoit environ 15 millions d’euros annuels depuis le début de son contrat en 2019. Autant de revenus qui, pour Kinshasa, contribuent indirectement à financer une « agression » contre la RDC.
Une mobilisation croissante contre « Visit Rwanda »
Au-delà des pressions diplomatiques, une fronde populaire prend de l’ampleur. En France, un supporter du PSG a lancé une pétition. Il a appelé le président du club, Nasser Al-Khelaïfi, à ne pas renouveler l’accord avec « Visit Rwanda » à la fin de cette saison.
La RDC insiste sur l’impact humain désastreux de cette guerre. Dans sa lettre adressée aux clubs, Thérèse Wagner alerte sur la situation critique à Goma, où des milliers de personnes se retrouvent bloquées avec un accès restreint à l’alimentation, à l’eau et à la sécurité.
Les atrocités commises dans la région – meurtres, viols, pillages – rendent ces contrats de sponsoring « tachés de sang« , selon la cheffe de la diplomatie congolaise.
Les clubs vont-ils céder à la pression ?
Pour l’instant, ni le PSG, ni Arsenal, ni le Bayern n’ont officiellement réagi aux demandes congolaises. Toutefois, la question risque de s’imposer dans le débat public, notamment sous la pression des ONG et des militants des droits humains.
Si ces clubs venaient à rompre leurs liens avec « Visit Rwanda« , cela représenterait un camouflet majeur pour Kigali, qui mise sur ces partenariats pour redorer son image et booster son tourisme.