Le gouvernement congolais a réaffirmé sa volonté de mener à bon terme les pourparlers de Kampala avec le M23 pour mettre officiellement un terme au conflit qui les oppose. Mais Kinshasa campe sur ses positions, refusant de signer un « accord », évoquant plutôt un « document ». Une position que rejette la partie radicale du mouvement.
Kinshasa a affiché sa volonté de mener à bon terme les pourparlers de Kampala avec le M23 permettant de mettre un terme à dix-huit mois de conflit. Toutefois, le gouvernement congolais campe sur ses positions face à la rébellion défaite par l’armée congolaise. Il se refuse toujours à parler de signature d’un « accord », évoquant plutôt un « document ». « Sans être un accord, ce document permettrait juridiquement de donner une force contraignante à la déclaration de renonciation à la rébellion faite par le M23 le 5 novembre dernier et de régler les questions liées au cantonnement, au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion sociale de ses ex-combattants », a précisé jeudi lors d’une conférence de presse à Kinshasa le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Lende.
L’Ouganda pointé du doigt
Une position intraitable du gouvernement congolais que rejette la branche radicale du M23. Cette dernière tient en effet à l’intitulé de l' »accord » avant de signer le texte. Mais pour Lambert Mende, « si aucun consensus n’est trouvé dans un délai raisonnable sur un tel document, le gouvernement appliquera lui-même les principales dispositions sur lesquelles les deux parties s’étaient entendues avant le 5 novembre, qui avait marqué la défaite militaire de la rébellion ».
Le M23 s’est officiellement scindé en deux parties, opposant ceux qui acceptent la position de Kinshasa et ceux qui la refusent. Serge Kambasu Ngeve, membre du bureau politique du M23, a annoncé jeudi son intention de « sauver le mouvement », admettant qu’il « va dans la mauvaise direction » du fait du refus de son président, Bertrand Bisimwa, de signer une déclaration commune sur le modèle que demande Kinshasa.
De son côté, Kinshasa est prête à traiter avec la branche du M23 qu’il estime réaliste. « Maintenant, nous aimerions bien qu’une prise de conscience puisse se faire jour au niveau de la médiation ougandaise et que l’on se rapproche de la position de ceux qui nous paraissent les plus raisonnables », selon Lambert Mende. Le gouvernement congolais estime que l’Ouganda est responsable de l’échec des négociations avec le M23 qui devaient aboutir à un consensus lundi, accusant la médiation de ne pas avoir effectué son travail, et de soutenir les rebelles.