RDC : Kinshasa interdit son espace aérien aux avions rwandais


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RDC-Rwanda

La RDC interdit son espace aérien aux avions rwandais, aggravant les tensions avec Kigali. Cette mesure, qui impacte directement Rwandair et les échanges commerciaux, intervient alors que Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23.

Depuis le mercredi 12 février, la République démocratique du Congo (RDC) interdit officiellement son espace aérien à tous les avions civils et d’État enregistrés ou basés au Rwanda. L’Agence congolaise de presse a annoncé cette mesure en réponse à la montée des tensions entre les deux pays et à l’insécurité persistante dans l’Est de la RDC. Cette interdiction frappe de plein fouet la compagnie nationale rwandaise, Rwandair, contrainte de modifier ses itinéraires.

Des vols déviés et des retards en cascade

Les conséquences de cette interdiction se font déjà ressentir dans le ciel africain et au-delà. Les avions en provenance de Kigali doivent désormais contourner le territoire congolais, rallongeant leur temps de vol et entraînant des retards significatifs. Le mardi 11 février, un avion reliant Kigali à Londres a dû modifier son plan de vol, arrivant à Heathrow avec plusieurs heures de retard. Le lendemain, des vols vers Libreville et Lagos ont connu le même sort, perturbant les passagers et les compagnies aériennes.

Les opérateurs aériens concernés font face à une hausse des coûts opérationnels, notamment à cause d’une consommation accrue de carburant. Rwandair a réagi avec prudence, expliquant qu’elle explore des solutions alternatives pour limiter l’impact sur ses clients.

Une escalade des tensions entre Kinshasa et Kigali

Cette fermeture de l’espace aérien s’inscrit dans un climat de relations diplomatiques de plus en plus tendues entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du M23, un mouvement armé réactivé en 2022 et actif dans la province du Nord-Kivu. Les autorités congolaises considèrent cette milice comme une organisation terroriste et rejettent toute forme de dialogue avec elle. De son côté, le Rwanda dément ces accusations et affirme que le conflit représente une menace directe pour sa propre sécurité.

Le conflit a déjà causé plus de 3 000 morts depuis janvier, selon l’ONU, et forcé des centaines de milliers de civils à fuir. L’ampleur des affrontements, notamment dans la région de Lubero, pousse Kinshasa à adopter une position de plus en plus ferme face à son voisin rwandais.

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