La présidence de la République congolaise et la Direction générale de la migration (DGM) ont réagi aux propos de l’opposant Matata Ponyo. Ce dernier a dénoncé son interdiction de voyager, samedi 17 juin.
Dans un tweet, Kinshasa précise que les questions migratoires « ne relèvent pas de la Présidence ». Tina Salama, porte-parole de la Présidence, charge l’opposant. « Il doit trouver ses raisons de campagne ailleurs s’il est en manque de popularité ». Pour sa part, la Direction générale de la migration se lave les mains à grande eau. « La DGM n’a posé aucun acte pour empêcher Matata Ponyo de voyager ». Dans un communiqué, le service de migration précise que le président du parti politique Leadership et gouvernance pour le développement (LDG) « s’est présenté en retard à l’aéroport et n’a pas voulu se plier aux formalités d’usage ».
Matata Ponyo se dit surpris
Après les deux réactions, M. Ponyo s’est dit surpris par « le communiqué de la DGM ». Sur la question de son retard à l’aéroport, l’ancien Premier ministre balaie d’un revers de main et persiste « être arrivé à l’aéroport trois heures avant le décollage ». Il a ajouté que « sa carte de sénateur a été confisquée » par les services de la DGM.
Depuis l’annonce de son ambition de briguer la magistrature suprême, Matata Ponyo fait la Une de l’actualité en RDC. Entre critiquer l’inaction du régime en place face à la montée de l’insécurité et dénoncer l’acharnement dont il est victime, l’opposant est très actif sur la Toile. Le 14 juin dernier, par exemple, il a ouvertement critiqué un massacre des réfugiés en Ituri. « Le dernier massacre du camp de Lala démontre à suffisance combien un leadership et une gouvernance de qualité sont plus que nécessaires pour mettre fin définitivement à ce type de tragédie », avait écrit l’opposant.
En plus de la Toile, l’opposant est aussi très actif sur le terrain. Il est toujours en première ligne pendant les manifestations de l’opposition. Il effectue également plusieurs déplacements à l’intérieur du pays. Pour certains analystes politiques, les sorties de l’ancien Premier ministre « sont à des fins électoralistes ». Par contre, d’autres estiment que le régime en place voit en lui un challenger gênant. Cette succession d’évènements fait craindre un climat tendu entre l’opposition et le pouvoir en place, à quelques encablures de la Présidentielle. Si l’on sait en outre que Matata est accusé de « détournement de fonds destinés à financer un projet » agricole.
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