Le gouvernement congolais a finalement levé, lundi, l’interdiction du documentaire « L’homme qui répare les femmes », consacré à Denis Mukwege, chirurgien, gynécologue obstétricien, qui vient en aide aux victimes de violences sexuelles dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le gouvernement congolais a finalement changé d’avis. Après avoir interdit le film « L’homme qui répare les femmes » consacré au docteur Denis Mukwege qui vient en aide aux victimes de violences sexuelles dans l’est de la République démocratique du Congo(RDC), il a décidé d’autoriser sa diffusion, ce lundi 19 octobre 2015.
Le gouvernement a admis « l’utilité du film par-delà la traduction litigieuse d’un de ses passages pour accompagner les efforts de la République démocratique du Congo et de la communauté internationale pour lutter contre le fléau des violences sexuelles ». L’interdiction du film avait en effet fait polémique et avait été condamnée à l’international, notamment par l’ONU, qui a dénoncé une atteinte à la liberté.
Le film, récompensé par plusieurs prix internationaux, réalisé par les journalistes belges Thierry Michel et Colette Brackman, est sorti en Europe au printemps dernier. Mais début septembre, alors qu’il devait être projeté à l’Institut français de Kinshasa, le gouvernement congolais avait interdit sa diffusion. Kinshasa voyait à travers le film une « volonté manifeste de nuire » à l’armée congolaise et de « salir » son image. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, avait alors accusé le cinéaste belge Thierry Michel, auteur de plusieurs films sur le Congo, de faire mentir dans son commentaire les témoignages de personnes apparaissant à l’écran, qui étaient, selon lui, négatifs sur l’armée congolaise.
Depuis de nombreuses années le Dr Mukwege soigne et vient en aide aux victimes de violences sexuelles dans son hôpital installé à Bukavu, dans le Kivu. Très critique envers le gouvernement de son pays, il a été lauréat du prix Sakharov, en 2014, pour les droits de l’Homme du Parlement européen. Il a effectué des discours au siège de l’ONU mais aussi au Parlement européen pour faire connaitre au monde entier les atrocités commises dans sa région envers les femmes, mais aussi les petites filles tout comme les jeunes filles. La plus jeune patiente du médecin a six mois et la plus âgée 82 ans. Toutes les deux ont été violées par des hommes armés qui sèment la terreur dans la région.