Les opposants congolais Moïse Katumbi et Martin Fayulu ont appelé à manifester, le samedi 20 janvier. Ce jour coïncide avec la prestation de serment du Président Félix Tshisekedi, réélu pour un second mandat, en RDC.
Ils étaient tous deux candidats à l’élection présidentielle de décembre 2023 en République Démocratique du Congo. Moïse Katumbi et Martin Fayulu ont, selon les résultats publiés par la Commission électorale, été largement dominés par Félix Tshisekedi. Ce dernier a été accrédité de 73,34% des voix, loin devant ses principaux rivaux Moïse Katumbi (18,08%) et Martin Fayulu (5,33%).
Félix Tshisekedi a donc été déclaré vainqueur d’un scrutin entaché d’allégations de fraudes. D’ailleurs, le Président sortant, réélu pour un second mandat, doit prêter serment le samedi 20 janvier. Opportunité que comptent saisir les deux candidats malheureux pour manifester leur désapprobation quant aux résultats proclamés par le Céni.
82 candidats députés écartés
Une tension perceptible dans ce pays d’Afrique Centrale où, mardi, la police avait dispersé une manifestation dans la capitale, Kinshasa. Les marcheurs visaient à dénoncer les résultats provisoires des Législatives, donnant, une nouvelle fois, l’UDPS de Tshisekedi largement vainqueur avec 69% des sièges au Parlement.
Après le vote pour les Législatives, 82 candidats députés avaient été éjectés de la liste des postulants par la Céni. La Commission électorale les accusait de fraudes. Ces candidats députés dont les dossiers avaient été invalidés avaient saisi le Conseil d’État pour les rétablir. Sauf que l’institution s’est déclarée incompétente pour statuer sur leur cas. Pour autant, certains recalés ne renoncent toujours pas.
L’Église dénonce une « opacité » du vote
C’est le cas de Gentiny Ngobila, gouverneur de Kinshasa, qui ne s’avoue toujours pas vaincu. Déchargé de ses fonctions par le vice-premier ministre en charge de la Sécurité, Peter Kazadi, Gentiny Ngobila s’est rendu à son bureau, lundi. Sur place, il a réuni des cadres de son parti, l’Alliance pour le Congo et le peuple (ACP), et compte reprendre ses voix.
Rappelons qu’avant la publication des résultats des Législatives, l’Église avait déploré « l’absence d’un dispositif permettant aux parties prenantes de suivre en toute transparence le processus de calcul du seuil légal de représentativité et de l’attribution des sièges ». Les Évêques déploraient le fait que « seule la Céni en détient le secret ». L’Église avait en outre fustigé une « opacité qui n’est pas de nature à rassurer toutes les parties prenantes et à favoriser l’acceptation des résultats ».