Après de violents combats les ayant opposés aux FARDC et aux Wazalendo, les rebelles du M23 ont fini par prendre le contrôle de la ville de Kanyabayonga. Ce verrou étant sauté, la voie semble ouverte vers les villes de Butembo et Béni. Les autorités de Kinshasa doivent prendre des mesures rapides.
Vendredi 28 juin 2024. Les rebelles du M23 font une avancée notable dans la province du Nord-Kivu en RDC. Après plusieurs heures de violents combats, la ville stratégique de Kanyabayonga située en territoire de Lubero tombe entre les mains du groupe rebelle soutenu par l’armée rwandaise. Il aura fallu environ un mois de combats acharnés pour que les rebelles finissent par contraindre l’armée congolaise au repli, dans l’après-midi de ce vendredi. Avant Kanyabayonga, ce sont les localités de Miriki et Kimaka qui sont tombées dans l’escarcelle des rebelles, depuis jeudi. Désormais, les villes de Butembo et Béni, d’importants centres commerciaux de la province, semblent à portée de main des rebelles. Déjà, l’exode des populations locales en quête de refuge a commencé. Un bilan provisoire dans les rangs des civils fait état d’au moins deux morts et cinq blessés.
Un nouveau camouflet pour les FARDC
Cette nouvelle prise des rebelles du M23 est un véritable camouflet pour les FARDC, une armée qui visiblement de militaire n’a que son nom, et qui est tactiquement inexistante. Tant et si bien que dans cette guerre qui oppose la RDC au M23, la partie congolaise se contente de discourir, de gloser au lieu de mener des actions concrètes et efficientes sur le terrain. Finalement, la RDC apparaît aujourd’hui comme un colosse aux pieds d’argile, incapable de garantir l’intégrité de son propre territoire qui devient le refuge de tous les groupes armés de la région. Le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), mis sur pied en 2021 par le Président Félix Tshisekedi, a dénombré, en 2023, 266 groupes armés (252 locaux et 14 étrangers) opérant dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema et du Tanganyika.
Dans les conditions actuelles où la situation militaire semble largement défavorable à la RDC, l’heure n’est plus aux grands discours creux. Les autorités de Kinshasa doivent descendre de leurs grands chevaux et saisir la chance que leur offre le Président angolais, João Lourenço, qui a annoncé des tractations en cours pour une rencontre entre Tshisekedi et Kagame afin de trouver une solution négociée à cette guerre, dont la RDC n’a visiblement pas les moyens.