Le président Joseph Kabila réélu avec 49% des voix à la présidentielle du 28 novembre a prêté serment ce mardi à Kinshasa. Sa victoire est toujours contestée par son principal opposant Etienne Tshisekedi. Ce dernier estime qu’il est le véritable chef d’Etat du pays et a annoncé la tenue de son investiture ce vendredi. Face à cette crise politique, de nouvelles violences sont à craindre.
Joseph Kabila réélu avec 49% des voix à la présidentielle du 28 novembre en République démocratique du Congo (RDC) a prêté serment ce mardi à Kinshasa. Il a juré devant Dieu et la Nation « de sauvegarder l’unité nationale, de ne se laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine…».
La cérémonie d’investiture s’est tenue en présence notamment du président du Zimbabwe, Robert Mugabe. L’Afrique du Sud a, quant à elle, été représentée par sa ministre des relations extérieures, Maite Nkoana Mashabane. De son côté, la France dont le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a souhaité « que des deux côtés on évite toutes les violences » a été représentée par un ambassadeur dans le pays, tout comme la Belgique et le Burundi.
Bien qu’il conserve son fauteuil présidentiel, Joseph Kabila doit faire face à son redoutable opposant Etienne Tshisekedi, chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UPDS), qui a obtenu 32% des suffrages. Ce dernier conteste toujours les résultats du scrutin publiés par la Commission nationale indépendante (CENI) et considère qu’il est le véritable président du pays. Il a également annoncé son intention de prêter serment ce vendredi dans un stade de la capitale.
Une récompense pour la capture de Kabila
L’opposant historique n’a pas l’intention de capituler. Ses propos radicaux montrent sa détermination à accéder àla magistrature suprême, faisant craindre une nouvelle flambée de violence dans le pays. Ce dimanche, il s’est à nouveau autoproclamé président, appelant l’armée à lui obéir et promettant une récompense pour la capture de Joseph Kabila. « Je vous demande, à vous tous, de rechercher ce monsieur (Kabila) partout où il est dans le territoire national et de me l’amener ici vivant », a-t-il dit à l’occasion de sa première conférence de presse depuis la publication des résultats. « Celui qui m’amènera Kabila ici ligoté aura une récompense très importante », a-t-il ajouté. « De même le gouvernement de M. Kabila est démis depuis ce jour. Officiers, sous-officiers, caporaux et soldats de l’armée nationale congolaise, je vous enjoins de n’obéir qu’à l’autorité légitime. La police nationale souveraine, vous ferez de même », a clamé EtienneTshisekedi.
Pour éviter tout débordement à Kinshasa, dont la majorité de la population soutient Etienne Tshisekedi, la sécurité a été renforcée. La capitale est quadrillée par la police et l’armée. Le leader de l’UPDS a pour le moment refusé d’appeler ses sympathisants à descendre dans la rue pour manifester, affirmant qu’un « vainqueur ne s’agite pas ». Le pouvoir a qualifié son attitude de « mise en scène ». Mais son refus de reconnaître la victoire de Joseph Kabila est pourtant bien réel. Le bras de fer entre les deux poids lourds ne fait que commencer.