Le fils de son père, Joseph Kabila, bénéficie d’un état de grâce. Ses puissants voisins et la communauté internationale lui accordent, prudemment, leur confiance.
Le jeune président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, en prêtant serment vendredi, a enterré la politique, à la fois intransigeante et chaotique, de son père. A 29 ans, le fils de l’ancien dictateur a opté pour une politique d’ouverture et de dialogue. Dans son discours-programme, il a lancé des appels à l’Union européenne, aux Etats-Unis et à l’ONU pour lever les » incompréhensions » et l’aider à sortir le Congo du chaos. Hommage appuyé à la France. » « Je pense particulièrement à la France, à qui j’adresse toute ma gratitude en raison de ses nombreux engagements au Conseil de sécurité de l’ONU dans la recherche de solutions pacifiques à la crise », a affirmé le nouvel homme fort de l’ex-Zaïre.
Promesse de nouvelles élections
Le général-major avait promis, dans son allocution diffusée par la télévision officielle, « d’oeuvrer pour la paix et de préparer des élections libres et transparentes, une fois la paix retrouvée et l’intégrité territoriale restaurée ». L’Union européenne a dépêché son envoyé spécial pour la région des Grands lacs, Aldo Ajello, à Kinshasa dans le cadre d’une tournée des pays engagés dans le conflit qui déchire la RDC depuis deux ans et demi. Le nouveau président entend revenir aux accords de Lusaka, signés en août 1999 mais jamais respectés. Il demande le redéploiement de 5 500 casques bleus sur tout le territoire congolais.
Premiers signes positifs. Le président sud-africain, Thabo Mbeki, se rendra ce mardi à Kinshasa pour offrir ses services. Les puissants voisins de la RDC, Rwanda en tête, ont décidé de renouer le contact avec Joseph Kabila. Les milieux d’affaires s’estiment satisfaits du virage économique de la RDC. Le jeune président promet de libéraliser les marchés du diamant et du change, d’autoriser la libre-circulation des devises étrangères et du Franc congolais et de promulguer un nouveau code minier et des investissements.
Reste un bémol : L’opposition congolaise ne reconnaît pas ce régime et qualifie de farce la promesse de nouvelles élections.