Jean-Pierra Bemba, emprisonné pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, aux Pays-Bas, a lancé ce lundi 12 novembre un appel adressé aux Congolais, de la République Démocratique du Congo (RDC), en faveur d’une réconciliation nationale. Le Nord-Kivu, à l’Est du pays, est en proie depuis le mois de mai à des affrontements opposant l’armée régulière congolaise et les mutins du Mouvement du 23 mars (M23).
« Sauver la patrie en danger ». Dans un appel, lu, à Kinshasa, par le secrétaire de son parti, Thomas Luhaka, le Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean-Pierra Bemba fait l’éloge de la réconciliation nationale comme seul recours à la situation dans laquelle le pays est plongée depuis depuis le mois de mai, voire depuis la réélection de Joseph Kabila, le 28 novembre 2011.
L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2006 demande « au pouvoir en place de prendre ses responsabilités, de mettre fin à la guerre à l’Est du Congo et à l’insécurité qui y règne, protéger les populations civiles, restaurer l’autorité de l’Etat, éviter la partition du pays ».
La province du Nord-Kivu, à l’Est du pays, est, en effet, en proie depuis le mois de mai à des affrontements opposant l’armée régulière congolaise et les mutins du Mouvement du 23 mars (M23). Un conflit armé qui a engendré le déplacement de plus de 500 000 Congolais.
« Sauver la patrie en danger »
« Je lance cet appel solennel à la réconciliation, à l’unité et à la cohésion nationale afin de sauver la patrie en danger », Thomas Luhaka a ainsi relaté un extrait des propos de Jean-Pierre Bemba.
Plusieurs rapports de l’ONU ont accusé le Rwanda de soutenir les mutins du Mouvement du 23 mars (M23), en leur fournissant notamment des armes et munitions. Après les Etats-Unis, les Pays-Bas, la Suède etc, la Belgique a, à son tour, décidé de suspendre sa coopération militaire avec Kigali. Le pays signale qu’il ne peut en aucun cas former des militaires qui participent à la déstabilisation de la RDC.
Pour Jean-Pierra Bemba, il faut à tout prix « sauver la patrie en danger ». Pour y arriver, il est, selon l’ancien candidat à la présidentielle en RDC, « fondamental » d’œuvrer pour une « vraie démocratie » dans le pays, rapporte RFI. L’opposition congolaise, les ONG et associations de défense des droits de l’Homme dénoncent, effectivement, le régime de Joseph Kabila. Elles reprochent au président congolais plusieurs violations et crimes et sa politique répressive envers ses opposants.
Emprisonné pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, Jean-Pierre Bemba attend toujours son jugement à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye, aux Pays-Bas.