Le procès de Jean-Pierre Bemba, l’ancien Vice-président congolais, jugé pour trois crimes de guerre et deux crimes contre l’humanité, devant la Cour pénale internationale (CPI) touche à sa fin. Le bureau du procureur de la CPI a estimé qu’il devait être reconnu coupable de la « barbarie » de ses miliciens responsables d’exactions, viols, meurtres et pillages en Centrafrique.
Jean-Pierre Bemba rattrapé par son passé. Le procès de l’ancien Vice-président congolais, par alleurs ex-chef rebelle, jugé pour trois crimes de guerre et deux crimes contre l’humanité, devant la Cour pénale internationale (CPI) touche à sa fin. Le bureau du procureur de la CPI a estimé, mercredi, qu’il devait être reconnu coupable de la « barbarie » de ses miliciens responsables d’exactions, viols, meurtres et pillages en Centrafrique.
Il faut dire que les quelque 1 500 hommes armés de l’ancien chef rebelle ont « violé tout ce qui se trouvait sur leur chemin », tué et pillé la population, entre octobre 2002 et mars 2003, assure l’accusation, évoquant également le témoignage d’une victime, « violée par trois hommes aux petites heures du matin, notamment avec un cintre et des crosses de fusil ». « Nous venons devant vous aujourd’hui pour demander que justice soit rendue, que l’accusé Jean-Pierre Bemba soit reconnu responsable et coupable des souffrances des victimes », a déclaré aux juges le représentant du bureau du procureur, Jean-Jacques Badibanga, lors de son réquisitoire.
« La preuve que la population civile de Centrafrique a subi de la pire manière la barbarie des soldats de Jean-Pierre Bemba est au dossier », a affirmé Jean-Pierre Badibanga. Selon lui, « la preuve a été apportée que les soldats qui ont commis ces atrocités étaient sous l’autorité et le contrôle effectif de Jean-Pierre Bemba », ajoutant qu’en trois heures, ce résumé de quatre ans de procès, Jean-Jacques Badibanga « a assuré aux juges qu’il s’agissait d’un cas d’école ». « Vous ne trouverez pas un cas où un supérieur avait plus d’autorité que Jean-Pierre Bemba », a-t-il ajouté, soulignant qu’il « contrôlait tout, intervenait à propos de tout, décidait de tout ».
Même si les avocats de Jean-Pierre Bemba tenteront de répondre, ce jeudi, aux accusations lancées la veille par le bureau du procureur de la CPI contre l’ancien Vice-président congolais, il sera difficile pour lui d’échapper cette fois-ci aux griffes de la justice internationale.