L’état-major du Mouvement du 23 mars (M23) a destitué son chef politique, Jean-Marie Runiga. Il a été démis de ses fonctions pour avoir volé des fonds et soutenu une faction loyale à Bosco Ntaganda. Selon nos sources, on lui reproche par ailleurs son incompétence.
Jean-Marie Runiga écarté du M23. Le chef politique du Mouvement du 23 mars (M23) a été destitué de son poste. Il devrait être remplacé par Sultani Makenga, le responsable militaire de la rébellion.
« Depuis le 24 février, un malaise est observé dans les rangs du M23 à Bunagana où le président du mouvement, Jean Marie Runiga, a été privé de sa garde et de sa jeep de transport avant que ses éléments se sont affrontés contre ceux du général Sultani Makenga, un affrontement qui a provoqué la mort de 8 personnes selon des témoins », rapporte Afriquinfos.com. Et de préciser : « Un jour après ces affrontements, le M23 s’est décidé de destituer M. Jean Marie Runiga de ses fonctions de coordonnateur politique ».
Runiga, incompétent ?
Jean-Marie Runiga a été démis de ses fonctions pour avoir volé des fonds et soutenu une faction loyale à Bosco Ntaganda. Ce dernier est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour le meurtre de civils lors d’un précédent soulèvement.
Pourquoi Runiga a été écarté du commandement politique du M23 ? « Il y a beaucoup de griefs contre lui au sein du mouvement. L’état-major du M23 l’accuse en outre d’incompétence. C’est-à-dire, il ne sait pas ce qu’il fait. Et ça passe mal que Runiga obéisse plus à Bosko Ntaganda qu’au général Sultani Makenga », confie à Afrik.com une journaliste basée au Nord-Kivu.
Alors que le M23 s’affronte en interne, le Front de libération pour le Rwanda (FLR) en profite pour reprendre à la rébellion le Rutshuru. Cette région frontalière au Rwanda et à l’Ouganda est ainsi en proie à des combats entre les deux factions.