Human Rights Watch met en exergue les crimes commis par le M23, mais également par les milices à caractères ethniques combattant aux côtés de FARDC.
Dans sa publication de ce lundi, Human Rights Watch dénonce un certain nombre de crimes commis par le groupe rebelle M23 depuis la reprise des hostilités avec l’armée congolaise. « Le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda a procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé de civils dans l’est de la République démocratique du Congo », lit-on dans le rapport.
Des dizaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés
Toujours selon ce document qui cite des sources onusiennes, plus de 520 000 personnes ont dû fuir leurs maisons pour se mettre à l’abri. Fuir la mort par les armes du M23 pour tomber face à la mort par maladies. C’est le risque auquel ces fugitifs font face, exposés qu’ils sont à des épidémies de choléra. Selon Médecins Sans Frontières, cette maladie se propage à grande vitesse dans les camps de déplacés dans les environs de Goma.
Le mouvement rebelle a abattu sommairement au moins 22 civils à Kishishe, le 29 novembre dernier, à la suite d’affrontements avec des groupes armés, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). À ce nombre s’ajoutent 10 autres civils également tombés sous les armes du M23. Plus tôt, le 23 novembre, au moins sept civils ont été tués par le M23 à l’extérieur de Kishishe. Au total, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées ces dernières semaines par le mouvement rebelle. Les autorités congolaises avancent le chiffre d’environ 300 personnes pour Kishishe seul, chiffre revu à la baisse par la MONUSCO qui, elle, parle de 131 personnes.
Le M23 n’est pas le seul auteur des actes de violences et des tueries. Le rapport épingle également de nombreux groupes armés combattant aux côtés des FARDC.
Le Rwanda : un véritable soutien du M23
Sur la question du soutien du Rwanda, il ne subsiste pas le moindre doute du côté de l’ONG qui affirme détenir « des preuves significatives – photographiques et autres – que non seulement le Rwanda apporte un soutien logistique au M23, mais que les troupes rwandaises renforcent également le groupe armé ou se battent à ses côtés sur le territoire congolais ».
Le rapport précise même que le soutien de Kigali au M23 ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’il remonte au Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), organisation ayant précédé le M23.
Human Right Watch lance alors un appel à l’Union africaine : « L’UA et ses pays membres devraient indiquer clairement au Rwanda, publiquement et en privé, que son soutien militaire continu au M23 pourrait impliquer le pays dans les abus commis par le M23 au titre de la responsabilité étatique, et que des responsables rwandais pourraient être reconnus complices des crimes de guerre du M23 ».