La ville de Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, affiche une image à la fois résiliente et inquiétante après l’éruption du volcan Nyiragongo, le samedi 22 mai, et les séismes à répétition. Selon un constat fait sur place, malgré l’annonce du gouverneur militaire du Nord-Kivu, demandant l’évacuation d’une partie de cette ville, certains habitants n’ont pas quitté la ville sous prétexte qu’ils sont résilients.
Certains habitants de Goma et de ses environs font preuve d’une certaine résilience alors que d’autres cèdent à la panique après les séismes à répétition et l’éruption du volcan Nyiragongo, le samedi 22 mai. Sur place, certains ont choisi d’évacuer la ville à destination notamment de Sake, Bukavu, Gisenyi et Nyabibwe, alors que d’autres restent dans la ville.
Dans la matinée de ce 27 mai, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant -général Constant Ndima et les scientifiques ont appelé les habitants de Goma à évacuer suite à « une éventuelle éruption du volcan sous terre et sous le lac ». Le numéro un de cette province a, dans sa communication, identifié dix zones ( Majengo, Mabanga Nord, Mabanga Sud, Virunga, Bujovu, Kahembe, Mikeno, Mapendo, Murara) affectées par les risques de la coulée de lave. Après son annonce, certains habitants ont évacué alors que d’autres sont restés dans la ville.
#RDC #goma les autorités demandent d’évacuer vers sake sans aucun dispositif mis en place pour l’accueille de cette population. Pour près de 2 millions d’habitants. Y-a-t-il un site d'accueil ? ça ressemble plus à une prise en charge individuelle #NyiragongoEruption
— Ley Uwera (@Ley_Uwera) May 27, 2021
« Nous ne savons pas où aller »
« Goma ne tombera jamais. On va quitter lorsqu’on verra la coulée des dernières laves du volcan », a déclaré un habitant de cette ville à AFRIK.COM. « Nous avons perdus nos maisons, nous ne savons pas où aller ». Malgré les secousses, nous restons positifs en attendant le rétablissement de la situation », déclare un autre habitant de Majengo, l’un des quartiers à haut risque. Sur place, malgré l’inquiétude, « certains vendeurs des marchés Alanine et Virunga poursuivent leurs activités », laisse entendre une habitante de Mabanga Nord, une autre zone à haut risque.
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Buhene, village situé dans le territoire de Nyiragongo, est l’une des zones qui ont été affectées par l’éruption. D’après le bilan officiel, des centaines de maisons de cette contrée du Nord-kivu ont été calcinées par le feu des laves. Cependant, après cette catastrophe naturelle, une source humanitaire note que « des habitants de Buhene font preuve de résilience outrée. Certains sont restés dans les parages de leurs parcelles alors que d’autres ne savent pas à quel saint se voué », déclare-t-il.
« Nous évacuons avant que le pire n’arrive »
D’après nos sources, Bukavu, ville voisine de Goma, accueille, depuis la soirée du 26 mai, des milliers de personnes en provenance du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. « Plusieurs Gomatraciens sont venus à Bukavu après les secousses et l’éruption du volcan Nyiragongo », témoigne un journaliste sur place. « Nous avons pris la décision d’évacuer avant que le pire n’arrive », indique une habitante de Goma, qui s’est confiée à AFRIK.COM. A Bukavu, le gouvernement provincial du Sud-kivu a mis en place cinq sites pour l’accueil des sinistrés de Goma.
Une urgence humanitaire
L’éruption de ce volcan a entraîné un flux migratoire qui a accru la crise humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, la mission des Nations-Unies pour la stabilité du Congo a mobilisé des citernes d’eau et de la nourriture pour ravitailler les déplacés dans la province du Nord-kivu. De son côté, l’Union Européenne et ses Etats membres comptent mobiliser « des moyens logistiques et des ressources financières pour faire face aux besoins humanitaires des populations déplacées ».