Le ministre congolais de la Santé, Dr Eteni Longondo, serait au cœur d’un gros scandale financier. L’accusation est portée par une personnalité pas des moindres, le vice-ministre de la Santé en personne, Albert M’peti Biyombo, à travers un mémorandum adressé au Premier ministre. Eteni Longondo doit rapidement monter au créneau pour donner sa version des faits.
Albert M’Peti Biyombo, vice-ministre congolais de la Santé, vient de lancer un gros pavé dans la marre de son supérieur hiérarchique direct, le ministre de la Santé, Eteni Longondo. En effet, le 29 juin 2020, le vice-ministre a adressé au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, avec comme ampliataires, le président de la République, le ministre des Finances et le Secrétaire général du gouvernement, un mémorandum frappé du sceau « très confidentiel ».
Dans ce document que vient de publier la presse locale, Albert M’peti Biyombo accuse Eteni Longondo de faits graves de malversation et de gestion opaque des fonds destinés à la riposte contre le Covid-19. Morceaux choisis : « … en ma qualité de vice-ministre de la Santé du gouvernement de la République, je me fais le devoir républicain de vous apporter des informations sur la gestion calamiteuse et opaque de ces fonds (fonds alloués pour la lutte contre la maladie à Coronavirus, ndlr) car ayant l’intime conviction qu’il y a une gabegie financière et l’affairisme qui ont élu domicile au ministère de la Santé. Cette gestion des fonds alloués par le gouvernement et des fonds reçus de nos partenaires techniques et financiers se fait en dehors de toute orthodoxie financière ».
Et pour cause, « le ministre de la Santé signe seul le décaissement de gros montants et ne m’a jamais associé dans la gestion de ces fonds sauf, des petites sommes, alors que je devais contresigner suivant les prescrits de l’ordonnance N° 20/016 du 27 mars 2020 ».
Albert M’Peti Biyombo dénonce, par ailleurs, la mafia qui s’est installée au ministère de la Santé : « au ministère de la Santé, il existe de solides réseaux mafieux créés à dessein pour détourner ces fonds. Certains membres du Cabinet, en intelligence avec ces réseaux mafieux, dilapidaient systématiquement les fonds alloués par le gouvernement et les partenaires. Ces réseaux mafieux exigent des rétrocommissions jusqu’à hauteur de 35% auprès des structures bénéficiaires de ces fonds ».
La gravité de ces faits relevés par le vice-ministre de la Santé ajoutée à la qualité même de l’auteur du mémorandum impose une réaction prompte de Eteni Longondo pour fixer ses concitoyens sur cette affaire qui, visiblement, est en passe de devenir un scandale financier de plus, alors même que celui des travaux des 100 jours est encore d’actualité. Si l’on sait par ailleurs qu’un mouvement d’humeur a été déclenché par les agents de la riposte contre le Covid-19 qui réclament des mois d’impayés, l’on est en mesure de se poser bien des questions.