À peine réélu pour le second mandat, le Président Félix Tshisekedi pose déjà des actes de violation de la Constitution que l’opposition n’a pas manqué de relever.
Tous les ministres du gouvernement de la RDC récemment élus députés nationaux ou provinciaux avaient jusqu’à ce mardi à 00 heure pour opérer leur choix. Soit, ils décident de continuer à rester au gouvernement soit, ils optent pour le Parlement. Dans ce sens, beaucoup parmi eux y compris le Premier ministre, ont préféré conserver leur poste de parlementaire. Ils ont donc démissionné du gouvernement. Mais, force est de constater que bien qu’ayant clairement opté pour l’Assemblée nationale, certains ministres ont été retenus au gouvernement pour, dit-on, expédier les affaires courantes jusqu’à la nomination de la nouvelle équipe. Au lieu que ces tâches soient exécutées par des responsables des ministères concernés comme les directeurs de cabinet ou les secrétaires généraux, comme cela se fait en de pareilles circonstances. Une décision allant à l’encontre de l’article 108 de la Constitution congolaise qui interdit cette situation d’incompatibilité.
Ensemble pour la République monte au créneau
Suffisant pour que l’opposition, à travers le parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, monte au créneau pour dénoncer une violation flagrante de la Constitution. «Le président de la République vient de violer intentionnellement la Constitution. Il n’a pas, dans ses prérogatives, le droit de maintenir dans l’Exécutif des personnes qui sont dans l’incompatibilité et dans le cumul des fonctions», proteste Me Hervé Diakiese, porte-parole du parti.
«La seule chose qu’il aurait dû constater : prendre acte et laisser ces ministres aller exercer leurs fonctions de députés. C’est une erreur grave qui jette de l’opprobre à la République», ajoute-t-il. L’argument selon lequel le maintien des ministres en poste est lié à la situation sécuritaire préoccupante du pays est battu en brèche par l’avocat qui s’exprime en ces termes : «Si c’était exceptionnel, pourquoi sont-ils partis en campagne électorale pour se faire élire ? Est-ce à dire que dans ce pays, il n’y a que ces gens-là qui puissent exercer des fonctions à l’Exécutif ? Et si ces personnes-là meurent, va-t-on les ressusciter ?», interroge l’avocat.