La prison de Manono dans la province du Tanganyika s’est vidée de tous ses détenus. Au total, 70 prisonniers ont réussi à s’extraire du pénitencier. Moins d’un mois après l’évasion de 20 autres détenus de la même prison et quelques jours après l’évasion de 200 terroristes au Niger.
Depuis dimanche, le pénitencier de Manono dans la province du Tanganyika ne compte plus de détenus. Et pour cause ! La totalité des 70 prisonniers qui peuplaient la maison d’arrêt s’est esbignée, profitant d’un dysfonctionnement de l’administration pénitentiaire. Selon les explications fournies par l’administrateur adjoint du territoire de Manono, ce centre pénitentiaire s’est vidé de ses prisonniers « qui ont profité de la paralysie administrative pour creuser un trou de près de 4 mètres de profondeur pour prendre la fuite à partir de l’extérieur ».
Une administration pénitentiaire paralysée à la suite d’une première évasion
En réalité, depuis fin juin 2024, la prison de Manono était privée de ses responsables administratifs. En effet, le mercredi 26 juin, 20 détenus se sont évadés de ladite prison après avoir réussi à maîtriser le gardien dont ils ont d’ailleurs emporté l’arme de service. Parmi les 20 évadés, il y avait 4 militaires. À la suite de cette fuite, le greffier puis le directeur de la prison ont été mis aux arrêts. Le reste des détenus a alors profité du vide administratif pour se libérer à leur tour. Les autorités de la province s’activent pour tenter de rattraper les détenus, mais, pour l’instant, ces derniers jouissent d’une liberté anticipée, tournant le dos aux conditions exécrables de vie dans les prisons congolaises caractérisées par le surpeuplement.
Deux évasions le même jour
Le même dimanche, 37 personnes sur un total de 39 détenus se sont enfuies du cachot du parquet d’Idiofa dans la province du Kwilu. Dans les heures qui ont suivi l’évasion, 9 des détenus en fuite ont été rattrapés tandis que les 28 restants dont 3 femmes continuent leur course dans la nature. Selon les informations localement recueillies, les détenus auraient bénéficié de la complicité du gardien qui aurait laissé les clés du cachot à leur responsable. Ce dernier aurait alors ouvert les portes des cellules à ses codétenus. Ces dernières fuites de détenus ne viennent que rallonger davantage la liste déjà très longue des évasions de prisons en RDC. Il paraît particulièrement nécessaire pour les autorités congolaises de réformer totalement le système pénitentiaire du pays afin de rendre les lieux de détention plus humainement vivables.