La RDC célèbre l’achèvement réussi de son premier programme de prêt avec le FMI, un jalon de 1,5 milliard de dollars qui marque un tournant pour l’économie nationale tout en mettant en lumière les défis macroéconomiques et régionaux à venir.
Pour la première fois de son histoire, la République démocratique du Congo (RDC) a achevé avec succès un programme de prêt du Fonds monétaire international (FMI). Ce programme pluriannuel, lancé en juillet 2021, a permis à la RDC de recevoir un total de 1,5 milliard de dollars, avec un dernier versement de 224,7 millions de dollars validé début juillet 2024. Ce succès marque une étape importante pour le deuxième producteur mondial de cuivre, mais il reste encore de nombreux défis à relever.
Les réformes clés et la volonté politique
La réalisation de ce programme n’aurait pas été possible sans une volonté politique déterminée, notamment celle du président de la République. Gabriel Leost, représentant résident du FMI à Kinshasa, souligne que cet engagement au plus haut niveau a permis de surmonter les obstacles rencontrés. Parmi les réformes mises en œuvre, l’arrêt du financement monétaire des déficits depuis quatre ans se distingue comme une mesure cruciale. Le gouvernement a ainsi évité de recourir à la planche à billets, préservant ainsi la stabilité de la monnaie et maîtrisant l’inflation.
Défis macro-économiques et instabilité régionale
Malgré des progrès notables, le FMI a souligné les défis macroéconomiques persistants en RDC, exacerbés par la crise humanitaire dans l’est du pays. La croissance économique de 8,4% en 2023 témoigne d’une résilience certaine, mais l’inflation reste une préoccupation. Les conflits armés, notamment la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, continuent de déstabiliser la région riche en minerais. Cette situation entraîne des déplacements massifs de population et menace la stabilité économique.
Réalisations et perspectives futures
Parmi les avancées, une meilleure mobilisation des recettes budgétaires et la reconstitution des réserves internationales de la Banque centrale sont à noter. Les réserves ont ainsi augmenté de 800 millions de dollars au début du programme à plus de 5,5 milliards aujourd’hui, offrant une protection contre les chocs externes. D’autres réformes ont été mises en place pour renforcer la stabilité financière et améliorer la gouvernance, telles que la mise en œuvre d’une nouvelle loi bancaire et la publication des contrats miniers.
Néanmoins, le FMI insiste sur la nécessité de poursuivre les efforts pour rationaliser l’affectation des recettes et renforcer le respect de la chaîne des dépenses. Les perspectives économiques demeurent favorables, mais exposées à des risques significatifs, notamment les conflits armés et la volatilité des prix des matières premières.