RDC, drame de Makala : des détenues mineures violées témoignent


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Prison
Un homme en prison (illustration)

Le procès du drame de Makala a été ouvert en RDC. Ce mercredi, quatre sur les sept détenues mineures violées, dans cette nuit du 1er au 2 septembre 2024, ont décrit ce qu’elles ont vécu. Retour sur des témoignages glaçants.

La tentative d’évasion réprimée dans le sang à la prison centrale de Makala a fait au total 131 morts, suivant le bilan mis à jour du gouvernement congolais. Deux nouveaux décès se sont ajoutés aux 129 initialement annoncés. Mais les viols, il y en a également eu, y compris sur des mineures. Sur un total de sept victimes mineures, quatre ont été appelées à témoigner devant le tribunal militaire de garnison Kinshasa/Ngaliema.

« Trois autres personnes sont arrivées, elles m’ont violée à tour de rôle »

L’une des victimes a rapporté que pendant qu’elles étaient en train de dormir la nuit, elles entendirent le crépitement des balles. « C’est en ce moment-là qu’on a senti qu’on était en train de forcer la porte de là où nous dormons, après plusieurs essais, les hommes ont fini par accéder et je me cachais à la douche, c’est là que l’un d’eux m’a repérée, m’a sortie de la douche et m’a montré un couteau. Lorsque je commençais à crier, il m’a dit si je continue, il va me tuer », témoigne-t-elle.

Avant de poursuivre : « Mais, j’ai continué à crier toujours et il m’a bousculé ; je suis tombée et je suis d’ailleurs blessée au pied et il m’a coupée mon caleçon. Trois autres personnes sont arrivées, elles m’ont violée à tour de rôle ». Poursuivant son récit, la jeune fille a expliqué que quand un violeur finissait sa sale besogne, il l’essuyait de son habit avant de laisser la place au suivant. Finalement, elle a été sortie complètement du pavillon des mineures et conduite à la salle de visite par ses agresseurs avant d’être sauvée de leurs mains.

« Ils étaient au nombre de quatre lorsqu’ils sont entrés »

Le témoignage de la deuxième victime est très proche de celui de la première. « Lorsqu’on dormait, il y avait des crépitements des balles. Cette nuit-là, il y a eu coupure d’électricité et c’est vers 2 heures qu’on a vu des garçons casser la porte de là où nous étions dans notre pavillon », rapporte la détenue. Et d’ajouter : « Ils avaient commencé au pavillon des majeurs où ils ont violé des femmes et femmes enceintes. Ils étaient au nombre de quatre lorsqu’ils sont entrés, j’avais retenu le visage de l’un d’eux, vu que certains avaient des torches. Ils m’ont fait sortir pour m’emmener du côté de l’église de Mopanga. C’est à ce niveau-là qu’ils m’ont violée, ils étaient au nombre de quatre ».

Sur les quatre détenues écoutées, trois ont pu identifier leurs bourreaux dans le rang des prisonniers accusés. Ces derniers n’ont pas reconnu les faits. Au total, une soixantaine de prisonniers sont inculpés pour viol, terrorisme, destruction méchante et incendie volontaire.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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