RDC, deuxième comparution de Seth Kikuni devant la justice


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Seth Kikuni
Seth Kikuni

En RDC, l’opposant Seth Kikuni était devant ses juges, mercredi, au tribunal de paix de Kinshasa/Gombe. Deuxième audience dans le cadre de ce procès où ses avocats dénoncent un acharnement politique contre leur client.

Mercredi 30 octobre 2024. L’opposant au régime de Félix Tshisekedi, Seth Kikuni, a comparu pour la deuxième fois au tribunal de paix de Kinshasa/Gombe. Ceci, dans le cadre du procès ouvert contre lui pour les accusations d’incitation à la désobéissance civile et de propagation de faux bruits, à la suite de propos qu’il a tenus à Lubumbashi.

La requête des avocats rejetée

Au cours de l’audience, les avocats de Seth Kikuni ont relevé des irrégularités sur les procès-verbaux émis par l’Agence nationale des renseignements (ANR) qui avait interpellé et gardé l’opposant pendant plusieurs jours. « Nous avons ouvert cette audience par un préalable qui a consisté à solliciter le rejet de tous les procès-verbaux qui ont été élaborés par les OPJ (officiers de police judiciaire, ndlr) de l’ANR, parce que ces procès-verbaux ne contiennent pas les noms de ceux qui les ont dressés ni leur qualité, moins encore leurs signatures. Monsieur Seth Kikuni est le seul dont le nom a été repris sur lesdits procès-verbaux », a confié l’un des avocats de l’opposant à la presse.

Et d’ajouter : « Au regard de la loi, l’OPJ qui entend un prévenu doit mentionner son nom et sa qualité dans le procès-verbal, le fait que cela manquait, nous avons sollicité que le tribunal rejette ces procès-verbaux et que nous puissions reprendre la procédure à zéro, ou nous fonder sur le procès-verbal dressé au parquet ».

Malgré ces irrégularités mises en évidence par les avocats de la défense, la cour a rejeté leur requête, comme elle l’avait fait au cours de la première audience par rapport à leur demande de remise en liberté provisoire de leur client dont l’état de santé se dégradait.

Les avocats relèvent la vacuité du dossier de leur client

Pour les avocats de Seth Kikuni, leur client n’a rien à faire en prison. Selon eux, le ministère public a été, durant l’audience, dans l’impéritie de démontrer en quoi les propos tenus par l’opposant à Lubumbashi étaient constitutifs d’infractions susceptibles de lui faire mériter l’accusation d’incitation à la désobéissance civile. Les avocats dénoncent plutôt un l’acharnement politique contre leur client. Pour cela, ils gardent espoir que le président du parti Piste pour l’Émergence ne tardera pas à recouvrer sa liberté.

Devant ses juges, Seth Kikuni lui-même a tenté de justifier et de contextualiser les propos qu’il a tenus à Lubumbashi. « J’ai parlé en tant qu’opposant. Le peuple est confronté à plusieurs défis, nos militants, nos cadres et la population en général. Il dort, il se réveille, le pain qui coûtait 100 FC hier revient aujourd’hui à 400 FC ; il dort, il se réveille, le dollar qui était à 1 200 FC, aujourd’hui, il est à 2800 FC. Mais ils ont besoin de réponses de notre part », explique-t-il.

L’audience de ce mercredi était consacrée à l’accusation d’incitation à la désobéissance civile. Une prochaine audience se tiendra le 6 novembre pour se pencher sur l’accusation de propagation de faux bruits.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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