Ce 8 novembre 2023, cela fait deux mois jour pour jour que le journaliste Stanis Bujakera a été arrêté et placé en détention. Face aux rejets successifs de ses demandes de mise en liberté provisoire, Reporter sans Frontières (RSF) a décidé de saisir la Media Freedom Coalition.
Cinq demandes de remise en liberté provisoire. Cinq rejets. Voilà le bilan des démarches en vue de la remise en liberté de Stanis Bujakera depuis son arrestation, le 8 septembre 2023. Après le dernier rejet, ce mardi, l’Organisation Reporter sans Frontières qui dénonçait depuis le début de l’affaire une « énième atteinte à la liberté de la presse en RDC » et exigeait la libération pure et simple du journaliste, a décidé de changer de fusil d’épaule. RSF a choisi de saisir la Media Freedom Coalition (MFC) pour s’occuper du dossier. « Par cette saisine, nous demandons aux États membres de la MFC d’agir auprès des autorités congolaises pour que Stanis Bujakera soit libéré sans délai et sans condition, et que toutes les charges retenues contre lui soient abandonnées afin qu’il puisse poursuivre son travail de journaliste », a indiqué le directeur du bureau Afrique de RSF, Sadibou Marong.
C’est quoi la Media Freedom Coalition ?
Regroupant 50 États étalés sur les cinq continents, la MFC œuvre depuis 2019 pour la promotion la liberté des médias par le biais de plaidoyers, d’interventions diplomatiques, de réformes juridiques, d’événements et de financements. Pour atteindre cet objectif, les gouvernements membres de la MFC – ainsi que leurs ambassades – travaillent en étroite collaboration avec la société civile, les experts juridiques, les organisations multilatérales et les journalistes eux-mêmes.
La MFC est fondée à saisir ses États membres de situations ou de cas individuels particulièrement graves, tels que les détentions arbitraires, afin qu’ils entreprennent les actions appropriées, notamment diplomatiques.
À l’origine des problèmes du journaliste, un article de Jeune Afrique
D’abord placé en garde à vue après son arrestation à l’aéroport de Ndjili alors qu’il était en partance pour Lubumbashi, Stanis Bujakera est en prison depuis le lundi 11 septembre 2023.
Cette décision fait suite à une audition du journaliste par le parquet de Kinshasa. Les autorités reprochent au correspondant de Jeune Afrique la « propagation de faux bruits » et la « diffusion de fausses informations ». En fait, tout est parti d’un article publié par JA au sujet de l’enquête sur la mort du député et ancien ministre Chérubin Okende. Un article que Stanis Bujakera n’a pas signé. Depuis cette arrestation, les professionnels des médias sont mobilisés pour la libération de leur collègue. Mais pour l’instant, leurs actions demeurent sans effet.