Des vidéos choc de la prison de Makala en RDC révèlent des conditions de détention déplorables, ravivant les débats sur la surpopulation carcérale.
La prison de Makala à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), est à nouveau sous les feux des projecteurs. Des vidéos récemment publiées par le journaliste Stanis Bujakera montrent des conditions de détention qualifiées d’« inhumaines ». Ces images, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont ravivé le débat sur la surpopulation carcérale et le traitement des détenus dans ce pays d’Afrique centrale.
Une prison surpeuplée et insalubre
Construite pour accueillir 1 500 détenus, la prison de Makala en abrite aujourd’hui plus de 15 000. Cette surpopulation a transformé l’établissement en un véritable cauchemar pour ses occupants. La majorité des détenus sont en détention préventive, n’ayant pas encore été jugés. Les vidéos de Stanis Bujakera montrent des scènes de désespoir : des détenus entassés dans des couloirs, des toilettes et des douches, sans aucun respect de la dignité humaine.
Stanis Bujakera, condamné à six mois de prison pour avoir publié un article critique, a lui-même vécu l’enfer de Makala. Depuis sa libération, il n’a cessé de dénoncer les conditions de détention dans cet établissement. « Ce sont des détenus. Des gens souffrent dans cette maison carcérale parce qu’il n’y a plus d’espace », explique-t-il. Ses vidéos, partagées sur son compte X, sont une tentative de réveiller les consciences et de pousser les autorités à agir.
Réactions des autorités : entre promesses et scepticisme
Face à ces révélations, le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a réagi en minimisant l’impact des vidéos. Selon lui, elles correspondent à « de très vieilles images ». Il affirme que des mesures sont en cours pour désengorger les prisons du pays et améliorer les conditions de vie des détenus. « Le chef de l’État nous a instruits de travailler au désengorgement de toutes les prisons, non seulement Makala », a-t-il déclaré.
Le ministre Mutamba assure que l’État congolais dépense suffisamment pour l’alimentation et les soins des prisonniers, affirmant que les détenus mangent trois fois par jour. Il insiste sur la mise en place de commissions pour étudier des solutions au problème de surpopulation carcérale. Cependant, ces promesses peinent à convaincre ceux qui, comme Stanis Bujakera, ont été témoins de l’enfer de Makala.
Les vidéos de Stanis Bujakera ne sont pas les premières à dénoncer les conditions inhumaines des prisons en RDC, mais elles rappellent cruellement la nécessité d’agir. Si les autorités congolaises veulent prouver leur engagement à améliorer le système carcéral, des mesures concrètes doivent être prises rapidement. Le désengorgement des prisons et l’amélioration des conditions de vie des détenus ne peuvent plus attendre.