Des candidats à la Présidentielle en RDC ont décidé d’attaquer en justice le président de la CENI, Denis Kadima, et le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi.
A moins d’un mois du scrutin présidentiel de décembre, la tension est vive en République Démocratique du Congo. Les acteurs tirent de partout. Au sein même de l’opposition, c’est la grande division, surtout après le retour des travaux de Pretoria. En Afrique du Sud, les représentants de Matata Ponyo, Delly Sesanga, Moise Katumbi et Denis Mukwege ont discuté de la formation d’une coalition.
La Commission électorale dans le collimateur
Il était question de voir comment, éventuellement, aboutir à la désignation d’un candidat commun. Sauf que Martin Fayulu accuse les quatre opposants de mettre en place une entente visant à l’affaiblir. Dans la foulée, M. Fayulu a regroupé d’autres candidats pour former une coalition. celle-ci ayant pour objectif de dénoncer les possibles irrégularités du processus électoral. Déjà, ils avaient dans leur collimateur la Commission électorale.
Et hier, jeudi, ils ont annoncé leur intention de saisir la Cour de cassation contre le président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), Denis Kadima. Mais aussi le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, Peter Kazadi. Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy, Jean-Claude Baende, Nkema Liloo et Floribert Anzuluni sont les initiateurs de cette action en justice.
Denis Kadima poursuivi pour atteinte aux droits garantis aux particuliers
« Nous saisissons la Cour de cassation, à charge de monsieur Kadima en sa qualité de président de la CENI. Et à charge de monsieur Peter Kazadi, en sa qualité de vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur », ont-ils déclaré. « Les deux sont coupables d’abstention coupable. Kadima, en plus des abstentions coupables, a commis, avec les membres de son bureau, des faux en écriture », accusent ce collectif d’opposants.
Selon eux, le président de la CENI « est susceptible aussi d’être poursuivi pour atteinte aux droits garantis aux particuliers. Mais aussi, il peut être poursuivi pour d’autres faits qui sont repris dans notre plainte », ont-ils poursuivi. « Ce que nous voulons, c’est que le préjudice soit corrigé. Nous ne pouvons pas aller aux élections sans connaitre nos électeurs, sans connaitre les listes des électeurs, sans que celles-ci soient publiées dans les délais… ».
Un simulacre qui va aboutir à la reconduction du Président
« Nous allons aller aux élections pour participer à un simulacre qui va aboutir au statu quo. C’est-à-dire à la reconduction du président de la République sortant. Ou sinon à la désignation de quelqu’un qui aurait un accord tacite avec lui ». Ce pool d’opposant annonce qu’il va saisir la justice et déposer une plainte, ce vendredi 24 novembre. Pendant ce temps, le candidat Moïse Katumbi a déjà entamé sa campagne électorale.
Jeudi, l’ancien gouverneur du Katanga a drainé des foules à Goma. Katumbi a par ailleurs décroché le ralliement d’Augustin Matata Ponyo, Seth Kikuni et Franck Diongo. Ces derniers estiment qu’il est le candidat idéal derrière qui devrait se ranger toute l’opposition. Mercredi, la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) s’est fendue d’un communiqué. Celui-ci entrait en droite ligne avec les conclusions de leur 60e Assemblée plénière.
En effet, le 22 juin 2023, les évêques avaient déclaré : « Pour des élections crédibles. Peuple congolais, réveille-toi de ton sommeil ! ». Mercredi, la CENCO a exhorté la CENI à respecter les dispositions légales en plus d’appeler le peuple congolais à être vigilant.