Les bureaux de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ouvrent leurs portes, ce lundi 26 juin, pour la réception et le traitement des candidatures à la députation.
La Centrale électorale a convoqué le corps électoral pour l’élection des députés, prévue en fin d’année. « Au total 171 bureaux de réception et traitement des candidatures (BRTC) seront ouverts au public de 8h30′ à 16h30′, heures locales », a annoncé le président de la CENI, Dénis Kadima Kazadi. Ces bureaux recevront « les candidates et candidats indépendants des partis ainsi que des regroupements politiques ou leurs mandataires désireux de participer à l’élection des députés nationaux », a ajouté le numéro un de la centrale électorale.
Le début de cette opération marque une nouvelle phase du processus électoral en République Démocratique du Congo. Elle s’étend du 26 juin au 15 juillet, soit 20 jours conformément au calendrier électoral. Elle marque par ailleurs le « démarrage de l’opération de délivrance des duplicatas des cartes d’électeurs au niveau des antennes de la CENI », a fait savoir M. Kadima.
Promotion du genre et enrôlement des retardataires
Sur la question du genre, la RDC a encore un long chemin à parcourir. Dans l’arène politique, les femmes sont sous-représentées. Le Parlement ne compte qu’environ 12% d’élues femmes. Au sein du gouvernement actuel, elles ne représentent que 27%. A l’occasion de la convocation du corps électoral, le président de la CENI a encouragé les partis politiques à promouvoir le genre. Ceci, en alignant « au moins 50% des femmes sur leurs listes des candidats députés ».
Cette opération permettra aux candidats qui n’avaient pas pu se faire enrôler de le faire aux bureaux de réception et traitement des candidatures, avant le dépôt de leurs dossiers. En outre, « les Congolais résidant à l’étranger qui désirent être candidats à la députation nationale doivent déposer leurs dossiers de candidature dans les circonscriptions électorales de leur choix, en RDC ».
Insécurité et bras de fer
Cette opération démarre dans un contexte marqué par la persistance de l’insécurité dans certaines régions du pays, la crise de confiance entre les parties prenantes au processus et un climat tendu entre le régime en place et l’opposition. Sur le plan sécuritaire, jusqu’à aujourd’hui, la centrale électorale n’a pas encore convoqué l’opération d’enrôlement et d’identification des électeurs, à Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe, dans la façade Ouest. Cette partie du pays fait face à un conflit communautaire entre les ethnies Teke et Yaka. Cette situation est à la base de l’insécurité et le déplacement massif des populations. A ce défis, s’ajoute l’activisme des rebelles rwandais du M23 au Nord-Kivu et les Ougandais de l’ADF-Nalu dans l’Ituri, dans l’Est du pays.
En termes de climat de confiance, le processus électoral fait l’objet de critiques de la part de l’opposition tout comme de l’Église. Vendredi, les Évêques de l’Église catholique ont menacé « de ne pas accompagner le processus électoral en cours », si la Centrale électorale ne fait pas preuve de transparence dans les opérations de vote et de dépouillement. Sur le plan politique, le tableau reste sombre. Ces derniers jours, une frange de l’opposition reste sceptique sur la neutralité de la CENI, alors qu’on assiste à une répression des manifestations et des arrestations de proches des opposants.
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