RDC : démarrage de la campagne vaccinale tant attendue contre le Mpox à Goma


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Mpox virus
Mpox virus

La République démocratique du Congo lance sa campagne de vaccination contre le Mpox à Goma, mais le nombre de doses suscite de vives inquiétudes.

La République démocratique du Congo (RDC) se retrouve une nouvelle fois au cœur de l’actualité sanitaire mondiale avec le lancement tant attendu de sa campagne de vaccination contre le virus Mpox (anciennement appelé variole du singe). Le 5 octobre dernier, à Goma, la première injection a été administrée dans le cadre d’une initiative cruciale pour tenter de freiner la propagation fulgurante du virus qui a déjà fait plus de 980 victimes dans le pays. Toutefois, une question se pose : face à l’ampleur de l’épidémie, les 265 000 doses disponibles seront-elles suffisantes pour enrayer cette menace ?

Un lancement attendu et symbolique à Goma

Samedi 5 octobre, la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu, a été le théâtre d’un moment décisif. Dr Jeanine Muhavi, médecin chef de zone de santé, a été la première à recevoir une dose de vaccin contre le Mpox, marquant ainsi le coup d’envoi officiel de la campagne. « En tant que personne de première ligne, je dois me protéger pour continuer à aider les malades », a-t-elle déclaré, encourageant d’autres personnes à suivre son exemple. Cette vaccination est un symbole d’espoir dans une région particulièrement vulnérable où les infrastructures sanitaires sont souvent insuffisantes face à de telles crises.

Le gouvernement congolais, épaulé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a pris soin de préciser que cette première phase de vaccination ne concernera pas la population générale, mais se concentrera sur les personnes les plus exposées. Les prestataires de santé et les communautés à risque, telles que les professionnels du sexe et les groupes homosexuels, sont au cœur de cette stratégie de riposte. Pour ces publics, la vaccination représente une véritable bouée de sauvetage dans un contexte où le virus ne cesse de se propager, avec plus de 30 000 cas suspects recensés à ce jour en RDC.

Des doses de vaccin insuffisantes pour un pays de 100 millions d’habitants

Avec seulement 265 000 doses reçues de la part de l’Union européenne et des États-Unis, la RDC fait face à un défi monumental. Ces doses, produites par le laboratoire danois Bavarian Nordic, sont réservées aux adultes, alors même que les enfants de moins de cinq ans représentent 70 % des décès liés au Mpox dans le pays. Des discussions sont en cours avec le Japon pour un approvisionnement de vaccins adaptés aux enfants, mais pour l’heure, l’inquiétude reste palpable : comment protéger une population de 100 millions d’habitants avec si peu de vaccins disponibles ?

Le Nord-Kivu et le Sud-Kivu : des foyers de l’épidémie

La province du Nord-Kivu, où s’est déroulé le lancement, court un risque accru en raison de sa proximité avec le Sud-Kivu, épicentre de l’épidémie actuelle. Plus de 3 000 cas y ont déjà été recensés, ce qui alerte particulièrement les autorités sanitaires locales et internationales. La présence de camps de déplacés dans la région ne fait qu’amplifier les craintes d’une propagation incontrôlée du virus. Des efforts sont en cours pour déployer la vaccination dans ces zones dès la semaine prochaine, bien que l’efficacité de cette réponse reste encore incertaine face à l’étendue des besoins.

L’OMS appelle à une vigilance renforcée et à des actions globales

L’Organisation mondiale de la santé, par la voix de son directeur régional pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a salué cette première étape dans la lutte contre le Mpox en RDC. Cependant, il appelle à une vigilance continue et à une mobilisation internationale pour fournir davantage de vaccins et de moyens diagnostics, essentiels pour endiguer la propagation du virus. Le récent feu vert de l’OMS pour l’utilisation de tests PCR de diagnostic précoce est un pas en avant, mais il reste encore beaucoup à faire pour contenir l’épidémie.

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