La République Démocratique du Congo et la Cour pénale internationale (CPI) ont signé, jeudi 1er mai, un accord pour la répression des crimes et exactions de guerres commises dans la partie Est du pays.
Les autorités congolaises et le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) s’engagent à coopérer pour combattre les crimes et violations des droits de l’Homme commises par les groupes armés dans la façade Est du pays. Selon la Présidence de la RDC, cet accord vise à renforcer « la coopération judiciaire entre la RDC et la CPI concernant les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre ». Il permettra « de rendre la justice, d’envisager des options plus imaginatives, une solution holistique incluant la justice transitionnelle, la justice internationale et la justice locale », a déclaré, pour sa part, Karim Khan, procureur de la CPI, en visite dans le pays, depuis lundi. Il a également souligné « la nécessité d’efforts conjoints pour accélérer le rythme de la justice ».
Mettre fin à la culture de l’impunité
Rappelons que la RDC a ratifié le Statut de Rome, instrument fondateur de la Cour pénale internationale avril 2002. Cette visite de M. Khan pourrait donc marquer un pas de plus dans la lutte contre l’impunité des crimes commis dans l’Est. Saluant la visite du numéro 1 de la CPI en RDC, le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix et fervent défenseur de la justice transitionnelle, a plaidé pour la priorisation des enquêtes et poursuites « visant à mettre fin à la culture de l’impunité qui prévaut largement pour les crimes les plus graves relevant du Statut de Rome ».
Depuis plusieurs décennies, les activistes des droits de l’Homme œuvrant en République Démocratique du Congo plaident pour la mise en place d’une justice transitionnelle pour réprimer les graves violations des droits de l’Homme commises dans ce pays d’Afrique Centrale. En octobre 2010, l’Organisation des Nations Unies a publié le rapport Mapping, faisant mention des 617 incidents les plus violents des droits humains et du droit international humanitaire commis en RDC, entre mars 1993 et juin 2003.