C’est à la faveur d’un deal avec l’ancien Président de la RDC, Joseph Kabila que Félix Tshisekedi est venu au pouvoir. La révélation a été faite par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante.
« Les résultats, on peut en discuter »
C’est une grosse polémique qui a vu le jour en République Démocratique du Congo. A l’origine, des propos tenus par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, au sujet des résultats de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. En marge de la 78ème Assemblée générale des Nations Unies, à New-York, le dirigeant congolais a dépoussiéré un vieux dossier. Félix Tshisekedi a, en effet, déclaré qu’il n’y a jamais eu d’arrangement frauduleux entre lui et son prédécesseur, Joseph Kabila.
« Raymond Tshibanda m’a contacté après les résultats des élections, et lorsque nous nous sommes vus, je lui ai dit : « Cher grand-frère, si vous m’avez appelé ici pour trouver un arrangement afin que je devienne le Premier ministre de votre candidat, c’est-à-dire Emmanuel Shadary, c’est niet ! J’ai gagné les élections, j’ai les résultats. » Il m’a tout de suite rassuré en disant : « Les résultats, on peut en discuter. Chacun a ses résultats. Je ne vous ai pas appelé pour ça », a lancé Félix Tshisekedi.
« Apporter des preuves de ces fraudes »
Et le dirigeant de poursuivre ! « Nous sommes entrés dans le vif du sujet, qui a donné lieu plus tard à la formation de la coalition. Le lendemain, j’ai également rencontré monsieur Nehemie Mwilanya, et je lui ai dit la même chose. Aujourd’hui, ceux qui parlent de fraudes doivent nous apporter des preuves de ces fraudes et dire qui en est responsable », a déclaré Félix Tshisekedi. Des déclarations battues en brèche par l’ancien président de la CENI.
Corneille Nangaa confirme l’existence d’un accord politique entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila. Ce samedi 23 septembre, l’ancien Président de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) a fait de grosses révélations. « Un accord politique existe bel et bien. Il a précédé la publication des résultats définitifs. J’en suis l’un des corédacteurs », a avancé Corneille Nangaa, ancien proche de Kabila, en exil en Belgique.
Tshisekedi ne peut « falsifier un fait historique majeur »
L’homme a fui la RDC après avoir déclaré sa candidature au prochain scrutin présidentiel et créé son propre parti, ADPC (Action pour la dignité du Congo et de son peuple). « Cet accord a été signé, devant témoins, par le Président Tshisekedi et son prédécesseur (Joseph Kabila) et il a été certifié et validé par trois chefs d’État africains qui l’ont félicité du fait qu’il a permis la première passation du pouvoir sans effusion de sang en RDC », a enfoncé l’ancien président de la CENI.
Pour M. Nangaa, Félix Tshisekedi « ne saurait se permettre de falsifier un fait historique majeur, ancré, depuis janvier 2019, dans la mémoire collective congolaise. Il ne saurait non plus se dérober de ses obligations. Il en va de son honneur et de sa dignité, le respect de la parole étant la marque de grands hommes… L’accord politique existe bel et bien et il devra être rendu public ». Non sans mettre en garde : Félix Tshisekedi « ne peut qu’en tirer toutes les conséquences à l’approche de l’échéance du 20 décembre ».