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Les explosifs qui ont touché une foule immense de personnes venues par milliers assister à un rassemblement de l’AFC/M23 à Bukavu, le 27 février, ont causé la mort d’au moins 11 personnes et en ont blessé 65 autres, dont six sont dans un état critique, selon le chef du groupe AFC, Corneille Nangaa..
Lors d’une conférence de presse tenue peu après les attaques contre les habitants de Bukavu réunis pour le rassemblement qu’il a présidé avec d’autres dirigeants, Corneille Nangaa, le coordinateur de l’AFC/M23, a déclaré que l’attaque a causé la mort d’au moins 11 personnes et a fait 65 autres blessés. Il a noté que la personne qui transportait les explosifs qui ont détonné lors du rassemblement figurait parmi les morts. Ce qui révèle une attaque kamikaze qui a frappé la ville de Bukavu.
Des dizaines de personnes allongées
Corneille Nangaa a présenté ses condoléances à la population de Bukavu en l’assurant de garder un esprit calme. Non sans rassurer : « devant ce défi, vous n’êtes pas seul », a-t-il lancé. Plus tôt, au début de la réunion, le porte-parole des rebelles, Lawrence Kanyuka, avait publié une courte vidéo, sur X, montrant une foule massive rassemblée dans le centre-ville, place du 24. Par la suite, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des dizaines de personnes allongées, certaines mortes et d’autres blessées suite à l’attaque.
Quelques instants après l’attaque, Bertrand Bisimwa, président du M23, a pointé du doigt le Burundi voisin, allié du régime de Kinshasa dans la lutte contre le groupe rebelle qui contrôle une grande partie de l’Est de la République Démocratique du Congo. Les enquêtes préliminaires ont indiqué que les explosifs utilisés lors de l’attaque terroriste appartiennent à l’armée burundaise, a-t-il indiqué.
Plan terroriste orchestré par le régime de Kinshasa ?
Plus de 10 000 soldats burundais font partie de la coalition militaire gouvernementale congolaise qui combat les rebelles. L’attaque a été qualifiée de résultat d’un plan terroriste orchestré par le régime de Kinshasa, après la diffusion de messages sur les réseaux sociaux et les groupes WhatsApp liés à l’ancien gouverneur du Sud-Kivu, Jean Jacques Purusi, tout au long du mercredi 26 février.
Lire : RDC : au moins sept morts dans deux explosions à Bukavu lors d’un meeting de l’AFC/M23
Les messages avertissaient les habitants d’épargner leur vie en ne se présentant pas au rassemblement de Nangaa, ce qui laisse supposer que ceux qui partageaient de tels messages étaient au courant d’une attaque imminente contre le rassemblement auquel participaient massivement.
Radjabu Djuma impliqué dans l’attentat de Bukavu
Le communiqué du M23 ajoute : « cet acte lâche et barbare ne restera pas impuni. Nous appelons la communauté internationale, l’Union européenne (UE), l’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à prendre toutes les mesures nécessaires en réponse à cet acte odieux du régime de Kinshasa ».
A noter qu’un homme qui a été vu sur une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux avertissant les gens de ne pas assister au rassemblement a été identifié comme étant David Radjabu Djuma. Ce dernier serait tristement célèbre pour ses discours de haine visant les Congolais parlant le kinyarwanda.