Au moins cinq personnes ont été tuées, ce mercredi, dans le territoire de Beni, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Le territoire de Béni de nouveau ensanglanté par un massacre. Cinq personnes au moins ont été tuées à la machette, ce mercredi, en territoire de Beni, dans la région du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Depuis près de six mois, la région est régulièrement le théâtre de massacres attribués aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).
Les victimes auraient été tuées dans la matinée alors qu’elles se rendaient aux champs. Les forces de l’ordre ont été alertées par un villageois ayant réussi à échapper aux assaillants. L’armée est arrivée puis revenue avec trois blessés et cinq corps décapités. Selon l’ONG locale « Société civile du territoire de Beni », le bilan du drame serait plus élevé et serait de dix morts. D’après l’ONG, d’autres corps ont été retrouvés dans les environs au cours des recherches menées par les forces de l’ordre. L’ONG appelle les autorités locales à veiller à la sécurité des habitants.
Les rebelles ougandais sont-ils de nouveau derrière ces massacres ? De nombreux locaux les soupçonnent en tous cas d’en être à l’origine. Cette milice est présente en RDC depuis 1995. Elle est accusée d’être responsable des tueries aveugles ayant endeuillé la région à répétition, depuis le mois d’octobre.
Victimes torturées à mort
Selon un rapport de l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, publié en décembre 2014, des victimes et des témoins ont décrit les violentes attaques au cours desquelles les rebelles ont méthodiquement tué des civils à coups de hache, de machette et par balles. « Des attaques de grande ampleur menées quasiment une fois par semaine par des rebelles terrorisent les résidents de Beni, qui ne savent pas où se tourner pour obtenir une protection », a déclaré Ida Sawyer, chercheuse senior sur la RDC à Human Rights Watch. « Les forces des Nations Unies et de la RDC doivent de toute urgence coordonner leurs efforts et améliorer la protection des civils à Beni ».
Les rebelle des ADF, y compris des Ougandais et des Congolais, sont aussi responsables de plusieurs dizaines d’enlèvements au cours des dernières années. Des civils qui avaient été précédemment détenus dans des camps des ADF ont décrit avoir vu des meurtres par crucifixion, des exécutions de captifs ayant tenté de s’échapper et des personnes avec la bouche cousue pour avoir prétendument menti à leurs ravisseurs. Certains prisonniers accusés de « mauvaise conduite » étaient maintenus dans des trous ou dans un coffre renforcé avec des clous pendant plusieurs jours ou pendant plus d’une semaine. Les attaquants ont aussi violé des femmes et les ont forcées à devenir leurs « épouses ».