La Commission électorale nationale indépendante de la RDC a annoncé, vendredi soir, l’invalidation de la candidature de certains prétendants députés. Ils sont au total 82 candidats à se voir retirés de la course.
Les élections du 20 décembre 2023 en RDC ont été entachées de nombreuses irrégularités que tous les observateurs ont relevées. Pour cette raison, la Céni a mis en place une commission d’enquête pour en savoir davantage sur des actes frauduleux dénoncés par les uns et les autres. L’attente des conclusions de cette commission a conduit la Céni à différer la publication des résultats provisoires des Législatives normalement prévue pour le 3 janvier. Les premières conclusions tombées, vendredi soir, ont amené la Céni à retirer 82 prétendants de la liste des candidats à la députation.
Parmi ces candidats éliminés, il y a le gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila, son ministre Charles Mbutamuntu, l’ancien ministre Willy Bakonga, Évariste Boshab, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, Colette Tshomba, Nsingi Pululu, Jeannot Binanu, Antoinette Kipulu, Didier Mazenga, Sam Bokolombe. Les 82 personnalités sont accusées d’actes de fraudes, de corruption, de détention illégale de machines à voter, de vandalisation des matériels électoraux ou d’intimidation des agents électoraux.
Dans quelle mesure ces actes ont-ils impacté la Présidentielle ?
À peine la Céni a-t-elle publié l’information que le parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi a réagi à travers son porte-parole, Me Hervé Diakiese. « C’est la preuve par excellence que la Céni a trempé dans une vaste opération de fraude, en facilitant l’accès aux machines à voter à des cadres du camp Tshisekedi. Cette fuite en avant, loin de l’absoudre, démontre qu’elle ne peut être juge, là où sa complicité apparaît », a déclaré l’avocat.
Pour certains observateurs, les 82 invalidations restent insignifiantes par rapport à l’ampleur de la fraude organisée. La Céni devrait poursuivre le travail afin d’identifier et de dénoncer tous ceux qui se sont rendus coupables d’actes frauduleux, soutiennent-ils. Puisque les cas de fraude sont maintenant avérés, la question qui se pose est de savoir dans quelle mesure ces actes ont impacté la Présidentielle. Étant donné que des personnes, dont des proches du régime, ont détenu par-devers elles des machines à voter en violation de toutes les dispositions légales, quelle crédibilité peut-on accorder aux résultats qui ont consacré la réélection facile de Félix Tshisekedi ?
Pour les ténors de l’opposition comme Moïse Katumbi, Martin Fayulu ou encore Denis Mukwege, ces élections devraient être purement et simplement annulées. Puisque les irrégularités constatées sont, selon eux, de nature à remettre en cause la crédibilité du scrutin.