RDC : cacophonie entre Kinshasa et le M23


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Kinshasa
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Les négociations entre le Mouvement du 23 mars (M23) et les autorités congolaises, ouvertes dimanche à Kampala, la capitale de l’Ouganda, peinent à aboutir. Et pour cause, les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ont revu à la hausse leurs exigences, or Kinshasa refuse de céder à leurs revendications, et ne cherche qu’à les comprendre et à les évaluer.

Dialogue de sourds. Après un jour d’arrêt, les négociations, entamées dimanche à Kampala -la capitale de l’Ouganda- entre le Mouvement du 23 mars (M23) et les autorités congolaises, ont repris mardi. Les deux parties n’arrivent, cependant, pas à s’entendre. Et pour cause, la rébellion exige de Kinshasa de répondre point par point à leurs revendications revues à la hausse, alors que le ministre congolais des Affaires étrangères et ses députés ont fait le déplacement seulement pour comprendre et évaluer le cahier des charges des ex-rebelles du Congrès national du peuple (CNDP).

Les pourparlers achoppent notamment sur la question du retour au Nord-Kivu des réfugiés congolais qui vivent au Rwanda. Selon nos sources, « La République démocratique du Congo (RDC) se refuse à répondre positivement à cette demande des rebelles car elle a peur que ces réfugiés soient des militaires ». Les mutins du M23 font par ailleurs pression sur les autorités congolaises pour le départ du gouverneur et de toutes les autorités de la province située à l’Est de la RDC.

Le M23 prône une nouvelle donne politique

Le M23 affronte depuis le mois de mai les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu. Les mutins reprochent au gouvernement congolais de ne pas avoir respecté les accords du 23 mars 2009 -qui ont mis fin en 2008 à la rébellion- portant notamment sur la réintégration de 4000 rebelles du CNDP dans l’armée régulière. L’objet du litige : le non respect sur les grades, salaires et l’affection des soldats.

Dans le cahier des charges des mutins, y figure en outre la remise en cause de l’élection présidentielle du 28 novembre remportée par Joseph Kabila, qui selon les rebelles a été truquée afin de défavoriser Etienne Tshisekedi, le candidat déchu à la fonction suprême. L’état-major de la rébellion souhaite par ailleurs que ce scrutin soit réorganisé ou que l’actuel chef d’Etat de la RDC cède sa place à son concurrent.

D’où la cacophonie entre Kinshasa et le M23, lors de ces négociations chapeautées par la médiation ougandaise, en l’absence du président congolais dont la présence avait été exigée par les rebelles. Selon nos sources, les autorités congolaises se préparent déjà à toute éventualité, y compris l’échec des discussions, en demandant l’appui militaire à ses alliés africains -l’Angola et le Zimbabwe-. En parallèle, Les pays membres de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) se disent disposés à contribuer à la mise en place de la force internationale neutre à la frontière entre la RDC et le Rwanda. De son côté, la communauté internationale -l’ONU par exemple- continue de faire pression sur le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles. Ces derniers auraient ainsi renoncer de prendre Kinshasa.

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