RDC : cacophonie au Palais du peuple ce jour


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La rupture entre le CACH et le FCC prononcée hier par le Président Félix Tshisekedi a fait monter d’un cran la défiance entre les deux camps. Ce lundi, le Palais du peuple, siège du Parlement congolais, a été le théâtre d’un spectacle peu ordinaire. A l’extérieur, les militants de l’UDPS et du PPRD se sont affrontés ; à l’intérieur, les élus UDPS et alliés ont organisé un véritable charivari.

La fin de la coalition entre le CACH et le FCC, décrétée hier par le Président Félix Tshisekedi, semble exacerber la tension entre les deux camps. La séance plénière convoquée, ce lundi, par la présidente de l’Assemblée nationale pour examiner et adopter le rapport de la Commission suivi et évaluation de la chambre basse du Parlement sur les auditions des directeurs généraux de la Société nationale d’Electricité (SNEL) et de la Régie de distribution d’eau (REGIDESO) n’a pu se tenir. Et pour cause.

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Ce matin, le secrétaire général par intérim de l’UDPS, Augustin Kabuya, a appelé les militants du parti à se mobiliser pour empêcher la tenue de la séance qui, selon lui, aurait pour but de destituer le président de la République. « Congolaises et Congolais, nous tous au Palais du peuple à 09h30. Le FCC a convoqué ce lundi une plénière pour destituer FATSHI (Félix Antoine Tshisekedi, ndlr) de la présidence de la République en disant qu’il a violé la Constitution. Mabunda (la présidente de la chambre basse du Parlement, ndlr) n’a plus qualité à convoquer une plénière car elle est visée par une pétition, elle et son bureau ».

Les militants de l’UDPS se sont effectivement mobilisés, tout comme d’ailleurs ceux du PPRD. Selon la presse locale, les deux camps munis d’armes, bâtons, machettes, etc. n’ont pu éviter l’affrontement, obligeant les forces de l’ordre à intervenir par des tirs de sommation et l’usage de gaz lacrymogènes. Actualite.cd a dénombré au moins trois blessés graves.
A l’intérieur de l’hémicycle, ce sont les députés UDPS et alliés mêmes qui ont transformé les lieux en un véritable bazar, renversant les meubles pour empêcher la tenue de la séance. Pour ces élus, Jeanine Mabunda et les autres membres du bureau de la chambre basse du Parlement, visés par une motion de destitution signée par plus de 200 députés pro-Tshisekedi, ne sont plus légitimes pour continuer à assumer leurs fonctions

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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