A la suite de l’éviction de Jean-Marie Runiga, pour haute trahison, le Mouvement du 23 mars a élu, jeudi à l’issue d’un congrès tenu Bunagana, Bertrand Bisimwa au poste de président politique.
Le M23 a un nouveau président. A l’issue du congrès du Mouvement du 23 mars (M23) tenu jeudi à Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda, Bertrand Bisimwa a été élu au poste de président politique du M23.
« Bertrand Bisimwa, qui était le porte-parole du mouvement, a été désigné à l’issue d’un congrès qui s’est tenu ce jeudi 7 mars à Bunagana, ville frontière avec l’Ouganda », rapporte RFI. Et de préciser : « Un choix symbolique : cette ville était le fief de Jean-Marie Runiga, le précédent président politique. Bertrand Bisimwa prend aujourd’hui la tête d’un mouvement désormais divisé en deux camps antagoniques ».
L’état-major du M23 a destitué son chef politique, Jean-Marie Runiga, pour avoir volé des fonds et soutenu une faction loyale à Bosco Ntaganda. Il devait être remplacé par Sultani Makenga, le responsable militaire de la rébellion.
Ce changement soudain de chefs à la tête de la rébellion pourrait compromettre les négociations de Kampala, la capitale de l’Ouganda, ainsi que l’accord de paix proposé par le président Joseph Kabila.
« Dans l’immédiat, c’est surtout au dialogue de Kampala que les choses vont devoir être clarifiées : le chef de la délégation M23, François Rucogoza, est réputé être du côté de Runiga et du général Bosco Ntaganda, il est donc déchu par le nouveau M23 mais il est resté à Kampala et n’aurait pas du tout l’intention de laisser la place », souligne RFI.
Joseph Kabila a répondu point par point aux revendications initiales des mutins, ex-rebelles du Congrès national de défense du peuple (CNDP), en proposant à certains une réintégration dans l’armée nationale ou une reconversion dans le civil d’une part, et d’autre part, une amnistie avec l’accord du Parlement.
Cet accord doit être signé le 15 mars à Kampala où se déroulent les négociations depuis décembre.