RDC : appel international à l’évacuation de Goma où la situation est dramatique


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Des Réfugiés
Des réfugiés (illustration)

Un appel à l’évacuation a été lancé par les autorités américaines, françaises et britanniques à l’intention de leurs ressortissants présents à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC). Les ambassades des États-Unis et de la France, ainsi que le ministère britannique des Affaires étrangères, ont publié des communiqués urgents demandant à leurs citoyens de quitter la ville tant que les voies de transport demeurent ouvertes.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes et de risques sécuritaires élevés, notamment en raison des combats violents qui opposent l’armée congolaise (FARDC) au groupe armé du M23.

Une situation de plus en plus inquiétante à Goma

Les autorités internationales, dans leurs messages de mise en garde, ont souligné la dégradation rapide de la situation sécuritaire à Goma et ses environs, en raison des affrontements de plus en plus violents. En raison des combats persistants, de nombreuses régions du Nord et Sud-Kivu sont devenues des zones de danger pour la population civile. Le M23, un groupe rebelle actif depuis plusieurs années dans l’Est de la RDC, continue de mener des offensives contre les forces armées congolaises, avec des conséquences dévastatrices sur la population locale.

Face à l’intensification des hostilités, l’ONU a également exprimé de vives inquiétudes concernant la situation des civils dans la région. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année 2025, en raison des combats, des destructions de villages et de la violence incessante. Le porte-parole de l’agence, Matthew Saltmarsh, a précisé que toute attaque sur Goma serait « catastrophique », car elle risquerait d’aggraver une crise humanitaire déjà tragique. La ville, déjà fortement affectée par les vagues de déplacement interne, compte des milliers de personnes vivant dans des conditions de plus en plus précaires dans des camps de fortune.

Efforts entravés par les conditions de sécurité instables

L’ONU et ses agences humanitaires sont actuellement en première ligne pour fournir de l’aide, mais leurs efforts sont souvent entravés par les conditions de sécurité instables. La Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), présente dans la région depuis plusieurs années, est particulièrement impliquée dans la protection des civils et le soutien à l’armée congolaise face aux rebelles. Toutefois, la situation reste tendue, avec des rapports faisant état de combats intenses entre les Casques bleus et les forces du M23.

Goma, déjà une ville souffrante, voit ses infrastructures de santé largement dépassés par un afflux massif. Ceux-ci fuient les combats et cherchent désespérément un abri dans la ville, alors que les camps de réfugiés et de déplacés sont déjà saturés. En plus de la violence, les civils sont également confrontés à une crise alimentaire et sanitaire qui s’aggrave chaque jour, notamment à cause de l’accès limité à l’eau potable, des épidémies et de la malnutrition. Les autorités congolaises, bien qu’engagées dans une lutte acharnée contre les rebelles, tentent de maintenir l’ordre et garantir la sécurité des populations.

Le M23 accusé par Kinshasa de bénéficier du soutien du Rwanda

En parallèle, la communauté internationale, tout en apportant une aide d’urgence, critique le rôle présumé du Rwanda dans ce conflit, accusé de soutenir le M23. Une allégation que Kigali a systématiquement démentie. Le M23, dont les membres sont principalement issus de la communauté tutsi, est accusé par Kinshasa de bénéficier du soutien du Rwanda et, dans une moindre mesure, de l’Ouganda. Bien que Kigali nie fermement ces accusations, plusieurs rapports d’organisations internationales et d’observateurs font état de liens étroits entre le groupe rebelle et certains acteurs rwandais, ce qui alimente ainsi la méfiance et les tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda.

La communauté internationale a à plusieurs reprises appelé à un cessez-le-feu et à une désescalade des hostilités, mais les efforts pour parvenir à une paix durable ont été jusqu’à présent infructueux. Les négociations entre les parties prenantes, bien que soutenues par des acteurs internationaux tels que l’ONU et l’Union africaine, peinent à produire des résultats concrets face à l’intransigeance des différents groupes impliqués.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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