Incarcéré depuis environ deux mois, Daniel Shangalume Nkingi, neveu de Vital Kamerhe, verra son procès débuter ce vendredi. Plusieurs chefs d’accusation sont retenus contre l’homme qui avait été interpellé, le 15 mai dernier, après un mois de cavale.
Daniel Shangalume Nkingi alias Massaro, neveu de Vital Kamerhe par sa mère, Alphonsine Mwa Nkingi, sera présenté au tribunal de Kinshasa/Matete, le vendredi 24 juillet qui est, comme par hasard, la date du début du procès de l’ex-directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi à la Cour d’appel de Kinshasa/LaGombe.
L’homme, un ancien cadre de la Société nationale d’assurance et plus récemment promu chargé d’études au ministère du Budget est, en effet, totalement trempé dans le dossier des travaux des 100 jours puisqu’il est supposé être l’intermédiaire qui a mis en contact l’homme d’affaires Samih Jammal avec son oncle, Vital Kamerhe, alors tout-puissant Dircab du Président Félix Tshisekedi. Contre intéressement. Le mis en cause devra donc répondre de trois principaux chefs d’accusation : corruption, blanchiment de capitaux et outrage au chef de l’État.
En clair, il est reproché à Daniel Shangalume d’avoir reçu des pots-de-vin notamment une parcelle de terrain d’une valeur de 100 000 dollars de la part de Samih Jammal pour faire passer son dossier auprès de Vital Kamerhe, superviseur du programme des travaux des 100 jours, en vue de l’attribution de l’important marché des 4 500 maisons préfabriquées.
De même, à en croire des médias locaux, le parquet retient contre le neveu de Vital Kamerhe l’acquisition d’importants biens immobiliers dans les communes huppées de La Gombe, de Lingwala et de Ngaliema où « chaque fois, les sommes exigées par les vendeurs ont été déboursées en espèces et aucun revenu légitime ne peut les justifier ».
Ce qui plonge davantage le suspect, c’est sa fuite, à la suite de sa convocation par le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete, au lendemain de la mise aux arrêts de son oncle, le 8 avril 2020. Alors même qu’il était présent dans la foule de partisans qui avait suivi le directeur de Cabinet au Parquet de Matete, ce 8 avril, et avait même donné une interview à une chaîne de télévision. C’est d’ailleurs au cours de cette interview qu’il aurait tenu des propos à l’encontre de Félix Tshisekedi, qui sont finalement aujourd’hui retenus contre lui.