À la prison civile de Beni Kangbayi, les femmes sont détenues dans des conditions épouvantables. C’est l’observation faite, ce vendredi, par la société civile de la ville après une visite des locaux de la maison d’arrêt.
Mois de mars, mois de la femme. C’est ce mois que les responsables de la société civile de Beni ont choisi pour rendre visite aux détenues de la prison civile de cette ville. Occasion pour Pepin Kavota, coordonnateur de cette société civile, de se rendre compte des mauvaises conditions hygiéniques dans lesquelles les quelque 703 détenues de cette maison d’arrêt sont maintenues, et de tirer la sonnette d’alarme. « Dans cette prison de femmes, il y a trois toilettes, une seule toilette est en train d’être utilisée par une septantaine de personnes ayant même des enfants. Et donc, il y a risque des maladies », a-t-il déclaré. Pepin Kavota a alors lancé un appel solennel : « C’est ici l’occasion d’appeler l’autorité urbaine, provinciale et même nationale à faire urgence pour que les deux autres toilettes soient réhabilitées avant que le pire n’arrive ».
À en croire les responsables de la société civile de Beni, il urge que les autorités judiciaires se penchent sur les dossiers de ces détenues pour au moins libérer celles qui ne sont pas coupables de fautes graves.
La directrice de la prison contredite par des détenues
Approchée, la directrice de la prison n’a pas reconnu les faits. Elle a, au contraire, soutenu que les trois toilettes sont fonctionnelles admettant à peine que l’une d’elles se bouchait juste de temps à autre. Cependant, des détenues n’ont pas hésité à battre à brèche ces propos de la directrice confirmant le constat de la société civile. Parmi ces détenues, certaines ont même déclaré avoir déjà contracté des maladies comme la blennorragie du fait de ces mauvaises conditions hygiéniques.
En Afrique d’une façon générale, la surpopulation carcérale est un sérieux problème des maisons d’arrêt. Ce qui transforme généralement le séjour des détenus dans les prisons en un véritable enfer. Un enfer aggravé par la lenteur exceptionnelle des services judiciaires, qui fait que bien des personnes présumées innocentes croupissent de longues années en prison juste pour la détention préventive. Un véritable problème à corriger puisqu’il constitue une violation flagrante des droits de la personne humaine censés être protégés justement par la justice.