Un nombre impressionnant de perroquets gris en provenance de Kinshasa et en partance pour l’Irak et la Thaïlande a été intercepté à l’aéroport d’Istanbul. Une enquête est en cours pour démanteler ce réseau de trafic d’animaux.
Ils sont au total 309, les perroquets gris interceptés à l’aéroport d’Istanbul, ce lundi. Les oiseaux provenant de Kinshasa étaient en transit pour l’Irak et la Thaïlande.
Une espèce en danger
Le perroquet gris est une espèce en danger, menacée d’extinction dont la capture et la commercialisation sont strictement interdites en RDC. Pour mettre en œuvre sa manœuvre frauduleuse, l’entreprise Ets Mboyo et Frères – présentée par la presse locale comme l’auteur de la tentative d’exportation des oiseaux – aurait fait une fausse déclaration. En effet, selon cette déclaration, la cargaison aurait été présentée comme une cargaison de perroquets verts dont l’exportation suivant des quotas est autorisée en 2024. L’acte est vertement condamné par le directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN). « Cet acte de fraude manifeste constitue une violation flagrante des lois de la République et de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) », a-t-il laissé entendre.
Un commerce très lucratif
Tout en témoignant sa reconnaissance aux autorités turques pour leur vigilance qui a permis de découvrir la fraude, le directeur général de l’ICCN a indiqué qu’une enquête est en cours pour démanteler le réseau de trafiquants, et leur appliquer la rigueur de la loi. « Tous les auteurs et co-auteurs de ce trafic odieux seront traduits devant les juridictions compétentes pour répondre de leurs actes », a-t-il martelé.
Le trafic d’animaux sauvages, surtout les espèces menacées, est un sérieux problème qui concerne plusieurs régions du monde. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers d’animaux sauvages sont attrapées et vendues dans le monde. Le commerce illégal d’animaux sauvages se révèle aujourd’hui être une activité très lucrative, et représenterait, selon des estimations faites par Interpol et WWF (World Wide Fund for Nature), chaque année, entre 15 et 20 milliards de dollars. D’après ces estimations, le trafic d’animaux sauvages se classe en troisième position derrière le trafic de stupéfiants et celui des armes à feu, en termes de lucre.