RDC : 25 militaires condamnés à mort pour désertion en pleine bataille


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Soldats kényans de la force est-africaine
Soldats kényans de la force est-africaine

En RDC, 25 militaires ont été condamnés à mort pour désertion lors d’un procès éclair. Cela ravive les tensions dans un contexte de conflit avec les rebelles du M23.

Ce mercredi 3 juillet, la République Démocratique du Congo a été le théâtre d’un procès retentissant. Vingt-cinq militaires congolais ont été condamnés à mort par le tribunal militaire de garnison de Butembo. Accusés de « fuite devant l’ennemi », « dissipation de munitions de guerre », « violation des consignes » et « vol », ces soldats ont été jugés en une journée seulement, dans une audience foraine tenue à Alimbongo, une localité proche de la ligne de front.

Accusations graves et verdicts sévères

Sur les 31 prévenus, incluant 27 militaires et quatre femmes civiles (épouses de soldats), 25 militaires ont reçu la peine capitale. Les autres accusés, y compris les quatre femmes, ont été acquittés faute de preuves. Selon Me Jules Muvweko, avocat de la défense, les condamnés sont accusés d’avoir abandonné leur poste face aux rebelles du M23, un groupe soutenu par le Rwanda, en pleine offensive dans le Nord-Kivu.

Un contexte de guerre complexe et tragique

Depuis fin 2021, le M23 a conquis de nombreux territoires dans le Nord-Kivu avec l’appui de l’armée rwandaise. Cette progression rebelle a mis en lumière des faiblesses et des soupçons d’infiltration au sein de l’armée congolaise. Cela a eu pour conséquence l’arrestation de plusieurs militaires et personnalités de l’Est de la RDC, accusés de « complicité avec l’ennemi ». La chute de villes stratégiques comme Kanyabayonga, située à proximité de Goma, a exacerbé la situation, plongeant la région dans un climat de méfiance et de chaos.

Appels et espoirs minces pour les condamnés

Malgré l’intention de faire appel, l’avocat de la défense reste pessimiste quant à l’issue pour ses clients. La peine de mort, levée en RDC depuis plus de 20 ans, a été rétablie en mars par le gouvernement, une décision vivement critiquée par les organisations de défense des droits de l’Homme. Ce retour de la peine capitale vise particulièrement les militaires accusés de trahison, comme en témoigne la condamnation récente de huit autres militaires à Goma pour « lâcheté » et « fuite devant l’ennemi ».

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