RDC : 1 personne sur 4 menacée par une insécurité alimentaire critique


Lecture 3 min.
Famine

La crise alimentaire en République démocratique du Congo atteint des niveaux critiques, touchant un quart de la population avec 25,6 millions de personnes en danger d’insécurité alimentaire d’ici fin 2024.

En République démocratique du Congo (RDC), la crise alimentaire atteint des proportions alarmantes, touchant un quart de la population. Selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), environ 25,6 millions de Congolais seront en situation de crise alimentaire aiguë d’ici fin 2024. Cette situation préoccupante, accentuée par les conflits, l’instabilité économique et les épidémies, exige une réponse humanitaire urgente.

Une crise alimentaire qui frappe toutes les régions de la RDC

Aucune région de la RDC n’est épargnée par cette crise alimentaire, qui s’étend de l’est du pays, en proie aux conflits armés, jusqu’à Kinshasa, la capitale. Dans des zones comme le Nord-Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu, les tensions armées et les déplacements massifs de population accentuent l’insécurité alimentaire. La résurgence des rebelles du M23 aggrave la situation humanitaire dans ces provinces, où la FAO rapporte que 25 % des éleveurs ont perdu du bétail et 35 % des ménages n’ont pas pu cultiver leurs terres.

La crise alimentaire en RDC résulte de plusieurs facteurs combinés. Les conflits permanents perturbent les activités agricoles et économiques, tandis que l’inflation des prix des denrées alimentaires rend difficile l’accès à la nourriture. Les infrastructures défaillantes, le manque d’accès à l’eau et de routes en bon état limitent également la distribution de produits agricoles. Par ailleurs, les épidémies, telles que la rougeole, le choléra et le paludisme, affaiblissent la population et augmentent sa vulnérabilité face à l’insécurité alimentaire.

Une situation qui pourrait encore se dégrader en 2025

Les projections de l’IPC pour 2025 présentent une situation similaire, voire une aggravation. Le retrait progressif de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), en particulier dans des régions comme le Sud-Kivu, suscite des inquiétudes. L’absence de cette force de stabilisation pourrait entraîner une escalade des conflits locaux et accentuer l’insécurité alimentaire.

Réponses d’urgence : les actions de la FAO pour soutenir les familles vulnérables

Pour répondre à cette crise, la FAO s’est réunie en place des programmes d’aide humanitaire. Dans l’est du pays, elle distribue des semences de légumes, des outils agricoles, et développe des micro-jardins pour aider les familles à produire leur propre nourriture. Grâce au programme Cash+, près de 25 000 ménages vulnérables bénéficieront de transferts monétaires inconditionnels combinés avec des moyens de subsistance d’urgence. Ces actions visent à renforcer la résilience des familles, leur permettant de subvenir à leurs besoins alimentaires essentiels, et à générer des revenus dans des conditions extrêmement difficiles.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News