RD Congo : vers un dialogue entre gouvernement et rebelles ?


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Julien Paluku Kahongya, gouverneur de la province du Nord-Kivu, déchirée par la guerre, a déclaré lundi, à Goma, qu’il était prêt à « négocier directement » avec le chef rebelle Laurent Nkunda. Il venait de passer quelques jours dans la capitale congolaise. Selon le gouvernement, il s’agit d’une initiative locale qu’il ne condamne pas. Mais les rebelles soupçonnent une manœuvre de Kinshasa.

« Si Laurent Nkunda m’appelle au téléphone, dans les dix minutes je suis prêt ». Lundi, Julien Paluku Kahongya, gouverneur du Nord-Kivu, province congolaise en proie à des affrontements entre rebelles et forces gouvernementales depuis trois mois, s’est dit entièrement disposé à discuter avec Laurent Nkunda, le chef des rebelles.

Cette discussion, il souhaite l’avoir « dans le cadre de ce qui existe actuellement, et en particulier dans le cadre de la médiation de l’ancien président du Nigéria, Olusegun Obasanjo ». Julien Paluku Kahongya venait de passer plusieurs jours dans la capitale congolaise qu’il a quitté ce dimanche pour Goma.

Du côté des rebelles, la vigilance est de mise. On parle d’une « manœuvre dilatoire » de Kinshasa. « Le gouverneur du Nord-Kivu a-t-il le mandat du gouvernement ? », s’est interrogé le porte-parole de la rébellion, Bertrand Bisimwa. Il ajoute : « que vaut la parole d’un gouverneur par rapport à celle d’un ministre ou du président »?

Une initiative locale, selon Kinshasa

Ce mardi, Kinshasa a assuré qu’elle ne condamnait pas cette « initiative locale ». « Il n’est pas interdit au gouverneur de chercher à connaître le cahier des charges de Nkunda », a indiqué le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. « Si l’initiative du gouverneur permet de ramener Nkunda dans Amani, alors nous encourageons cette initiative ».

Amani est un programme qui rassemble les groupes armés du Nord-Kivu. Il a été mis en place au lendemain de la signature de l’accord de paix de Goma, signé en janvier 2008. Il prévoit la sécurisation, la pacification, la stabilisation et la reconstruction du Nord et Sud-Kivu. Ce programme a été placé sous l’autorité du président de la République et a une durée d’exécution de six mois renouvelable.

Divergences sur le cadre des discussions

Quelques jours avant cette proposition du gouverneur du Nord-Kivu, Olusegun Obasanjo, le médiateur des Nations unies pour la RD Congo, indiquait que les belligérants s’accordent tous sur la nécessité d’un dialogue sur la situation dans la région. Seul le cadre dans lequel il doit se dérouler suscite des divergences. L’ancien président du Nigeria qui venait de rencontrer, successivement, Joseph Kabila et Laurent Nkunda, avait alors affirmé que la cause de la paix en RDC avançait.

Selon Olusegun Obasanjo, Joseph Kabila serait favorable à un dialogue entre son gouvernement et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général rebelle, mais uniquement dans cadre du programme Amani.
Laurent Nkunda, lui, ne veut pas entendre parler de ce cadre de discussion. L’une de ses principales revendications est l’ouverture de négociations directes avec le gouvernement de Kinshasa. Autrement, il entend reprendre les armes. Pour lui, le gouvernement serait dans l’incapacité de se battre.

Selon l’Onu, les combats entre rebelles et forces gouvernementales au Nord-Kivu ont fait depuis août plus de 250.000 déplacés vivant dans des conditions effroyables.

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