Après avoir remporté une série de victoires au Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, le camp Nkunda a exigé, mercredi, le lancement des négociations avec les forces armées congolaise (FARDC) rattachées au gouvernement. Face aux violents affrontements de ces derniers jours, le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ont exprimé leur inquiétude sur les conséquences humanitaires de ces combats.
« Il faut négocier», a déclaré à l’AFP René Abandi, le porte-parole du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mouvance politico-militaire de Nkunda créée en juillet 2006. Fort de leurs victoires répétées au Nord-Kivu, région située à l’est de la RD Congo, le camp du général déchu a demandé, mercredi; le lancement des discussions avec le gouvernement de la République démocratique du Congo. « Nous croyons que l’issue des problèmes est politique et non militaire, même si la situation, sur le terrain joue en notre faveur », a expliqué le porte-parole du CNDP. En l’espace de deux jours, les soldats insurgés ont repris leurs positions qu’ils avaient il y a trois mois, au début des combats avec les Forces armées congolaises (FARDC) rattachées au gouvernement, en prenant le contrôle de Mushake, Minova et de Karuba. au Nord-Kivu.
Le front s’est stabilisé, mardi soir, aux portes de Sake, localité située au nord ouest de la capitale provinciale Goma. Cette ville défendue par les Casques bleus a essuyé des tirs sporadiques. La mission de l’ONU en RDC, baptisée Monuc, chargée de protéger la population dans les principales villes, s’est dit prête à ouvrir le feu si les insurgés essayaient d’entrer à Sake. « Nous avons renforcé nos positions. Nous ne laisserons pas cette villes tomber aux mains des troupes de Nkunda » a déclaré le major Prem Tiwari, le porte-parole militaire de la Monuc au Nord-Kivu.
L’inquiétude de l’ONU face aux combats du Nord-Kivu
Alerté par Edmond Mulet, le sous secrétaire général des Nations unies pour les opérations de maintien de la paix, le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-moon, ont exprimé, mercredi, leur inquiétude sur les conséquences humanitaires des récents combats. M. Ban a été, selon l’AFP, « particulièrement troublé par les informations faisant état de déplacements importants et de mauvais traitements de la population ». Selon l’ONU, le nombre de déplacés s’élèverait à 800 000 personnes rien que dans le Nord-Kivu.
Dans un communiqué à l’AFP, mercredi, le secrétaire général onusien a appelé les partisans de Nkunda à déposer les armes et a rappelé que la Monuc continuerait à appuyer les efforts de Kinshasa « pour rétablir l’autorité légitime de l’Etat dans l’est du pays ». Lundi dernier, à l’occasion de la célébration des droits de l’homme, Me Titinga Frédéric, l’Expert indépendant du Conseil des droits de l’homme à l’ONU, avait déjà alerté la communauté internationale sur la situation en RDC.
Malgré les critiques M. Abandi, le porte-parole du CNDP a annoncé, mercredi, qu’il poursuivrait les combats si les troupes gouvernementales continuaient à les pilonner. « Nous n’avons jamais dit vouloir renverser les institutions. Nous voulons discuter sur la base de nos revendications », a-t-il souligné.
Laurent Nkunda, tutsi congolais, dit vouloir défendre son peuple contre les rebelles hutus installés dans l’est du de la RDC. Il refuse d’arrêter les combats tant que les hutus, dont certains ont participé au génocide rwandais de 1994, ne seront pas neutralisés. Il dénonce Kinshasa qui, selon lui, les utiliseraient comme « supplétifs » contre ses troupes.