La stabilité de la République Démocratique du Congo est menacée « en cas d’échec de la réforme de l’armée », selon un rapport d’Amnesty International, publié jeudi. Les auteurs du rapport estiment que le gouvernement congolais doit faire de cette réforme une priorité majeure de son programme politique, afin de parvenir à une paix durable.
« L’Echec du programme de démobilisation et de réforme de l’armée risque de déclencher un nouveau cycle de crises politiques et militaires qui pourrait entraîner une escalade de la violence ainsi qu’une détérioration de la situation humanitaire et des droits humains » a déclaré Tawanda Hondora, directeur-adjoint du programme Afrique d’Amnesty International. Dans son rapport publié ce jeudi, l’organisation internationale déplore que ce programme de réforme ait été mis en œuvre sans réelle volonté politique car, pour elle, de la réussite de cette réforme dépend l’avenir politique et économique du le pays et la survie de son peuple.
Tawanda Hondora a déclaré à l’AFP que « La démobilisation, composante essentielle civile, et la réforme de l’armée, initiative militaire, sont liées de manière indissoluble. Le succès de l’une dépend de la réussite de l’autre ». En effet, la création d’une armée nationale unifiée, le désarmement des factions rebelles et la réintégration des combattants inutiles et éparpillés dans le pays serait un facteur de paix indubitable et incontestable. Cela aiderait à créer un sentiment de sécurité, dans ce pays sortant de guerre, et inciterait les investisseurs étrangers à s’y intéresser.
Amnesty International a présenté au gouvernement de la RDC des exigences, telles la garantie d’offres de projets concrets pour les démobilisés dans la vie civile, l’exclusion de la nouvelle armée des personnes soupçonnées d’avoir commis de graves violations des droits humains. Par ailleurs, Amnesty Internationale est favorable à une formation, des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), en droit internationale relatif aux humains, car les droits de l’homme sont bafoués en RDC, en toute impunité.
La situation politique en RDC reste extrêmement fragile malgré les élections de 2006. A cette fragilité s’ajoute le désordre militaire qui met en péril la troisième république.
L’armée : le maillon faible de la RDC
L’organisation mondiale appelle le gouvernement congolais, qui doit être mis en place dans les jours prochains, à exiger des anciennes forces armées de rendre leurs armes.
Un grand nombre de commandants de groupes armés, déterminés à conserver le pouvoir, se sont montrés opposés au programme. Ils n’ont pas hésité à perpétrer des homicides, des actes de torture et autres atteintes aux droits humains pour empêcher leurs membres de participer au processus.
Les Forces armées de la RDC sont responsables de la majorité des violations des droits de l’homme dans le pays. 32 civils ont été retrouvés dans une fosse commune en septembre 2006 en Ituri. Les présumés coupables sont intégré, aujourd’hui, dans la nouvelle armée. Selon le rapport, des organisations locales de défense des droits de l’homme ont constaté une augmentation des pillages et des crimes perpétrés par l’armée. Les soldats de la garde républicaine, également, s’en prennent aux populations civiles en violant quotidiennement leurs droits.
Cependant, de nombreux combattants se sont montrés favorables à la réforme, notamment le général dissident, Laurent Nkunda. Il a accepté, cette semaine, que ses hommes soient intégrés dans l’armée régulière. De nombreux combattants ont déposé les armes mais se sont retrouvés sans emploi et sans rémunération décente : Ils réclament que leur soient rendues leurs armes.
Vendredi, le secrétaire général des Nations Unies sera en RDC. Selon Digitalcongo, Ban Ki-moon, profitera de cette visite pour « rencontrer les civils et les militaires afin de leur exprimer sa gratitude pour leur participation à la paix et à la stabilité en RDC ».