L’une des filles de l’ancien président de la République démocratique du Congo Laurent Désiré Kabila, Aimée Kabila, a été assassinée dans la nuit de mardi à mercredi dans le quartier de Mont-Ngafula à Kinshasa, la capitale congolaise. Pour l’heure, rien ne permet de dire s’il s’agit d’un règlement de compte ou d’un crime crapuleux.
Aimée Kabila, une des filles du chef d’Etat de la République démocratique du Congo, Laurent Désiré Kabila, et sœur de l’actuel président, Joseph Kabila, a été assassinée mercredi vers 1h00 du matin à son domicile de Mont-Ngafula, sur les hauteurs de Kinshasa, la capitale congolaise. Un meurtre qui intervient le jour de la commémoration du 7ème anniversaire du meurtre de son père par l’un de ses gardes du corps, le 16 janvier 2001.
Selon la Voix des sans voix (VSV), une organisation de défense des droits de l’Homme congolaise, deux hommes armés, l’un en uniforme militaire, l’autre en civil sont entrés par effraction dans la résidence de Mme Kabila. Les cadenas ont été fracturés et une vitre donnant accès au salon a été brisée. Les agresseurs ont exigé « sans succès de l’argent, avant de s’emparer de téléphones portables (…) d’un ordinateur et d’une caméra », selon les déclarations de la VSV. Effrayée, Mme Kabila s’est alors réfugiée dans la salle de bain, où elle a été abattue de plusieurs balles « à bout portant dans la poitrine » sous le regard de ses enfants, poursuit l’ONG. Différents témoignages indiqueraient par ailleurs qu’environ une heure avant l’agression, des jeeps militaires étaient visibles dans le quartier où se trouve le domicile de la victime.
Règlement de compte ou crime crapuleux ?
Depuis ces dernières années, Aimée Kabila, âgée d’une trentaine d’années, se sentait « menacée » et avait à de maintes reprises contacté la Monuc (Mission des Nations unies en République démocratique du Congo) et des ONG congolaises de défense des droits de l’Homme. Il y a deux ans, elle avait été interpellée sans motif officiel par les Services spéciaux de la police de Kinshasa et détenue illégalement pendant plusieurs semaines.
Selon des sources proches de la présidence, Mme Kabila revendiquait des biens personnels de son père et était en conflit à ce sujet avec certains membres de sa famille, en particulier avec son frère, Joseph Kabila, l’actuel président. Pour l’heure, personne ne sait les véritables motifs de cet homicide. Une source sécuritaire congolaise, s’exprimant sous couvert d’anonymat a conclu qu’« au stade actuel, rien ne permettait de dire s’il s’agissait d’un règlement de compte ou d’un crime crapuleux, comme il en arrive toutes les nuits à Kinshasa dans des circonstances similaires ».