Après les violents affrontements qui ont opposé, jeudi, les rebelles du CNDP et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, s’est rendu à Kinshasa ou il a rencontré les autorités du pays. Objectif : « s’impliquer davantage dans la résolution de la crise ». Vendredi, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’Onu, a lancé un appel au cessez-le-feu immédiat. L’Ong MSF, pour sa part, parle d’un échec de la communauté internationale dans la résolution du conflit dans cette région.
Kinshasa accuse, depuis quelques temps, Kigali de soutenir les rebelles du CNDP de Laurent Nkunda. En fin de semaine passée, la tension est encore montée après de violents affrontements ayant opposé les hommes du CNDP et les Forces armées de la RDC. Le Congo a saisi le Conseil de sécurité des Nations Unies, accusant le Rwanda d’être à l’origine de ces attaques et de planifier de nouvelles agressions.
Hier à Kinshasa, au terme d’un séjour de trois jours dans la capitale congolaise, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a indiqué que l’Organisation « a l’intention de s’impliquer davantage dans la recherche de solution à la crise que l’on connaît maintenant », au Nord-Kivu, où l’armée congolaise affronte depuis fin août la rébellion de Laurent Nkunda.
Pendant son séjour, M. Ping a aussi rencontré plusieurs autres personnalités, notamment le chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monuc), la délégation de l’Union européenne ainsi que les ambassadeurs des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de la France et des pays africains. Il estime que tous ces pays cherchent une solution pour une paix durable dans le Kivu. Seulement, ils ont «des perceptions différentes. »
Echec de la communauté internationale, selon MSF
Vendredi déjà, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, appelait les rebelles et les forces gouvernementales, au « cessez-le-feu immédiat », demandant aux deux parties de coopérer les casques bleus de l’ONU. Il a également demandé à « tous les pays de la région », d’éviter l’utilisation de leur territoire et de leurs ressortissants pour soutenir les groupes armés à l’Est de la RD Congo. Ce conflit« aggrave les souffrances des populations civiles et les risques d’explosion du conflit à l’échelle de la région », a affirmé le secrétaire général des Nations Unies.
Selon Médecin sans frontière, la communauté internationale n’a pas fait du conflit du Nord Kivu une de ses priorités. « Bien que la Monuc (Mission des Nations Unies en RDC) soit la force de maintien de la paix la plus importante actuellement déployée, elle ne remplit manifestement pas son mandat de protection des populations civiles », indique l’Ong dans un communiqué. MSF dénonce « un système d’aide inefficace » dans les régions les plus frappées par le conflit dans le Nord Kivu où la violence a atteint son niveau le plus élevé depuis des années. Des centaines de milliers de personnes ont dû fuir depuis que la reprise de la guerre fin août.
En République démocratique du Congo, l’armée régulière est confrontée à plusieurs groupes rebelles à travers tout le pays. Jeudi, par exemple, alors qu’elle combattait les troupes de Laurent Nkunda près de Goma, le Front populaire pour la justice au Congo, une autre faction rebelle, s’est emparé de la localité de Songolo à une quarantaine de kilomètres au sud de Bunia. Cette dernière ville est la capitale de la province de l’Ituri et constitue une des plus importantes bases des casques bleus.
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