Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), doit accueillir la semaine prochaine un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) consacré au conflit congolais. Sur le terrain, les combats se poursuivent pendant que l’Onu renforce ses troupes de maintien de la paix.
Joseph Kabila sollicite la médiation de l’Afrique centrale dans le conflit en RDC. Le président de la RDC se rend ce vendredi au Congo et en Angola, où il doit s’entretenir avec ses homologues Denis Sassou Nguesso et Edouardo Dos Santos. Il devrait aussi se rendre à Libreville au Gabon, à une date qui n’a pas été indiquée. Objectif de ces rencontres: préparer un sommet extraordinaire de la CEEAC consacré au conflit à l’est de la RDC, qui se tiendra la semaine prochaine à Kinshasa. Joseph Kabila espère obtenir un appui de la CEEAC, pour résoudre le conflit dans son pays. Créée en 1983, cette organisation sous-régionale, qui comprend dix Etats de l’Afrique centrale à l’exception du Rwanda, se donne, entre autres missions, de développer des capacités de maintien de la paix et de prévention des conflits en Afrique Centrale. Le sommet de Kinshasa ne sera en tout cas pas le premier organisé ces dernières semaines sur la RDC.
Le 7 novembre, Nairobi, la capitale kenyane, accueillait déjà un sommet international sous l’égide de l’Onu, consacré au conflit armé qui ensanglante l’est de ce pays. Les participants dont Joseph Kabila et le président rwandais Paul Kagamé avaient convenu d’une issue politique au conflit. Un appel au cessez-le-feu immédiat avait ainsi été lancé en direction de tous belligérants, mais il n’est pas respecté depuis. Jeudi, les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda ont annoncé avoir repoussé une attaque de l’armée congolaise, appuyée par des combattants hutus et des guerriers Maï Maï, à Katoro, un petit village à 70 km de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. L’Onu œuvre actuellement pour la mise en place d’un corridor humanitaire, autre résolution du sommet de Nairobi.
L’organisation s’insurge également contre la poursuite des exactions à l’encontre des populations civiles, par les groupes armés impliqués dans le conflit. Dans une correspondance adressée à Laurent Nkunda le chef des rebelles du CNDP, Alan Doss, le chef de la mission onusienne en RDC, dénonce « les crimes odieux » commis par ses hommes. Selon Alan Doss, plusieurs civiles dont des femmes et des enfants ont été exécutés dans leurs maisons par les hommes de Laurent Nkunda. Le Conseil de sécurité de l’Onu a par ailleurs annoncé l’envoi de 3100 hommes supplémentaires, pour renforcer ses 17000 casques bleus déjà présents en RDC. Le Sénégal, le Kenya et l’Angola pourraient contribuer à ce contingent additionnel.
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