La signature, par le Président Faustin-Archange Touadéra, d’un décret convoquant le corps électoral pour un référendum visant à modifier la Constitution de 2016 suscite des vives réactions au sein de la classe politique centrafricaine. C’est le cas du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) et du Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution de la Centrafrique (MDREC). Ces deux partis s’opposent à cette tentative. Elle vise, selon eux, à permettre au chef de l’Etat de briguer « un troisième mandat ».
Le décret convoquant le corps électoral en vue d’un référendum constitutionnel ne passe pas dans l’opinion publique en République centrafricaine. Pour Joseph Bendounga, député de Bimbo 3 et président du Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution de la Centrafrique (MDREC), ce décret va perturber le processus électoral déjà fragilisé, avec « la présence de mercenaires, de terroristes et de troubles régionaux ». Selon lui, l’heure n’est pas à la révision de la Constitution. Cet élu et non moins un des bras droits du pouvoir en place explique son opposition à la démarche du Président par le fait que le pays traverse plusieurs crises qui entravent « la sécurité et la stabilité du pays ».
Le BRDC s’oppose très clairement
De son côté, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) est catégorique. Il s’oppose à cette initiative cette initiative qui risque d’embraser la situation en RCA. « Selon la Constitution en vigueur, aucun référendum ne peut porter sur le changement de la Constitution, mais seulement sur sa révision et sur les lois ordinaires ou organiques », a déclaré, mardi, Martin Ziguélé, son porte-parole. Cette plateforme pointe des irrégularités qui caractérisent le processus électoral. Parmi elle, « l’absence d’un fichier électoral actualisé ». Une lacune qui prive une partie de la population de « l’exercice de leurs droits civiques et politiques », dénonce-t-elle. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) va plus loin. Il appelle le peuple à la résistance. Il demande le rejet de cette initiative qui « menace la démocratie et les ressources naturelles » de la République centrafricaine.
Faustin-Archange Touadéra est à la tête de la Centrafrique depuis 2016. Il a été réélu, en 2021, aux termes d’un scrutin électoral entaché d’irrégularités. Son deuxième mandat est marqué par la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire sur l’ensemble du territoire national.