Depuis le 20 juin, Razzy Hammadi est député de la septième circonscription de la Seine-Saint-Denis. C’est la première fois qu’un homme politique d’origine maghrébine fait son entrée à l’Assemblée nationale. L’ancien secrétaire national du Parti socialiste aux services publics, d’origine algéro-tunisienne, revient sur son parcours et nous explique comment il envisage d’occuper sa fonction. Interview.
Afrik.com : Quel effet cela fait-il d’entrer à l’Assemblée nationale ?
Razzy Hammadi : Un immense honneur. C’est un grand sentiment de responsabilité à assumer. Je suis prêt à occuper la fonction de député. J’affirme ma volonté profonde de réussir le changement aussi bien sur le plan local que national.
Afrik.com : Pour vous, c’est quoi le changement ?
Razzy Hammadi : Redresser le pays. C’est d’être capable de faire des propositions. Le changement, c’est une France qui ressemble à ses valeurs et principes, qui donne sa chance à la jeunesse et à l’éducation. Une France qui retrouve ses lettres de noblesses en phase avec le fronton de la République : Liberté-Égalité-Fraternité.
Afrik.com : Avec Malek Boutih, vous êtes le premier député français d’origine maghrébine. Ce symbole représente quoi pour vous ?
Razzy Hammadi : Je cultive mes origines et je suis fier d’être élu du peuple français. Ce qui ne saurait être réduit à mes origines.
« Si je suis aujourd’hui député c’est parce que je n’ai jamais trahi mes engagements ni mes principes. » |
Afrik.com : Comment avez-vous fait, vous qui êtes né à Toulon, pour devenir un élu national ?
Razzy Hammadi : Beaucoup, énormément de travail. La volonté de prolonger mon engagement à l’Assemblée nationale. C’est aussi le souhait du peuple français qui a voté. Si je suis aujourd’hui député c’est parce que je n’ai jamais trahi mes engagements ni mes principes. Je suis tout autant à l’aise dans mes débats que dans les cages d’escaliers. Et, j’ai toujours fait de la politique de façon collective.
Afrik.com : Comment envisagez-vous d’occuper votre fonction ?
Razzy Hammadi : Pleinement. En tentant de toutes mes forces d’assumer le mandat unique en ayant un lien très fort avec le terrain. Je travaillerai sur les dossiers comme quand je me suis opposé au CPE (contrat de travail à durée indéterminée destiné aux jeunes de moins de 26 ans abrogé le 10 avril 2006 par Jacques Chirac, ndlr). Je compte, par ailleurs, me battre contre le Front national. Je remplirai pleinement mon rôle dans l’hémicycle. Pour autant, je garderai ma liberté d’expression. Pour preuve, avant d’entrer à l’Assemblée nationale, j’ai eu un désaccord public avec Ségolène Royal dans son projet de suppression de la carte scolaire, et j’ai voté « non » au traité constitutionnel européen de 2005 alors que mon parti était largement pour le « oui ».
Afrik.com : Avez-vous d’autres ambitions ?
Razzy Hammadi : Oui, bien sûr. Il faut d’abord réussir mon mandat de député, avant de prétendre à avoir d’autres ambitions. Il n’a pas lieu d’en parler maintenant. Ce n’est, pour l’heure, pas ma première préoccupation.