La violence basée sur le genre (VBG) est très répandue, systémique et culturellement ancrée au Mali. Avec l’épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement, le nombre d’actes de violence faites au femmes a-t-il augmenté ? Première partie
Selon EDSM-VI 2018 (Enquête Démographique et de Santé-Mali, 2018), la moitié des femmes (49 %) de 15-49 ans en union ou en rupture d’union ont subi à n’importe quel moment de leur vie des actes de violence émotionnelle, psychologique, physique et sexuelle. Parmi les femmes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles, 68 % n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé à personne. Cette même étude démontre un taux de mariage précoce préoccupant, soit 18 % des femmes de 25-49 ans sont en union avant l’âge de 15 ans et 53 % sont en union avant 18 ans.
L’EDSM-VI 2018 a aussi montré que 89% des femmes de 15-49 ans et 73% des filles de 0-14 ans sont excisées. Selon les données de GBVIMS de Janvier à Mars 2020, 715 cas de VBG ont été rapportés par les acteurs GBVIMS au Mali. Pour le mois de mars 2020, 304 cas de VBG ont été rapportés, avec une forte proportion de violences sexuelles (25%) dont 15% de viol et 10% d’agressions sexuelles.